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Depuis lundi, les étudiant·es de l’EHESS mobilisé·es pour Gaza ont organisé et animé une occupation ouverte et pacifique du bâtiment de l’École à Condorcet.
Mercredi matin, le président de l’EHESS s’est engagé auprès des étudiant·es dans un mail à "garantir leur accès au bâtiment de 8 heures à 20 heures et la libre tenue des activités organisées afin d’offrir les conditions de réunion et de débat de manière ouverte avec l’ensemble de la communauté de l’EHESS." Vers 17h25, alors que se tenait une rencontre publique avec des représentant·es de mouvements indépendantistes de Kanaky et du Cachemire dans l’atrium, les gendarmes mobiles sont entrés dans le hall du bâtiment de l’EHESS. A ce moment-là, aucun message de la présidence n’avait annoncé une évacuation, ni aux étudiant·es, ni aux salarié·es, y compris les agents des services techniques.
Pendant ce temps, la vice-présidente en charge de l’administration circulait dans les étages pour demander aux salarié·es d’évacuer le bâtiment sans donner d’explications. Plusieurs groupes de gendarmes sont montés dans les étages pour sommer l’ensemble des personnes encore présentes dans leurs bureaux de quitter le bâtiment. Les salarié·es présent·es dans le hall se voyaient interdire l’accès aux étages. Un élu du personnel a téléphoné à la vice-présidente pour lui demander de descendre dans le hall afin de répondre aux questions des salarié·es. Elle n’est pas venue à leur rencontre. Les étudiant·es encore présent·es se sont réuni·es pacifiquement dans le hall. Les gendarmes les ont encerclé·es avant de les évacuer par la force. Les dernière·es salarié·es présent·es se sont réfugié·es derrière le comptoir de l’accueil pour finalement être également évacué·es manu militari. Les gendarmes ont empêché physiquement les agents du SPEL - auxquels aucune information ni instruction n’avait encore été transmise - de fermer le rideau de fer de l’accueil.
Dehors, une dizaine d’étudiant·es ont été nassé·es par les gendarmes contre la grille du bâtiment. Un rassemblement d’étudiant·es et de salarié·es s’est formé pour demander leur libération. Le vice-président recherche, finalement présent sur site, a été interpellé par les étudiant·es et les salarié·es. Refusant de répondre, il est passé derrière le cordon de gendarmes et a disparu dans le bâtiment. 45 minutes environ après l’évacuation du bâtiment, les étudiant·es nassé·e étaient libéré·es sans interpellation. Interrogé par les salarié·es, l’officier en charge de l’opération a indiqué que la préfecture de police avait donné l’ordre d’intervenir à la demande de la présidence de l’EHESS.
Ce recours à la force a été très mal vécu non seulement par les étudiant·es mais aussi par les salarié·es présent·es sur place. La présidence s’était engagée à permettre la poursuite d’une occupation pacifique qui répondait à l’absence d’espace de discussion et de débats au sein de l’école. Cette occupation a donné lieu à l’organisation de nombreux événements, ateliers et séminaires, et a été le lieu de riches échanges intellectuels et politiques auxquels les chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses de l’école ont contribué. Les agent·es du SPEL, par leur présence, ont contribué au dialogue au quotidien. Le président faisait également de "l’absence de recours à la force" la condition la "liberté d’expression de toutes et tous". En faisant appel à la préfecture de police, le président a clairement manifesté son choix de sacrifier la liberté d’expression au sein de l’EHESS. Il a affiché une volonté de dialogue mais n’a jamais accepté de venir à la rencontre des étudiant·es. Alors qu’une mobilisation pacifique et constructive rendait enfin possible un dialogue sur la Palestine à l’EHESS, ce recours à la force constitue non seulement une grave atteinte aux franchises universitaires, mais aussi une immense rupture de confiance avec les étudiant·es et les salarié·es.
Nos organisations demandent donc à la présidence, en conformité avec ses engagements préalables,
CGT FERC Sup EHESS
CGT SNTRS Paris Nord
FSU EHESS
SNCS Paris-Condorcet
SNPTES UNSA EHESS
SUD EHESS
et la section EHESS de la Ligue des Droits de l’Homme