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Hygiène, santé, sécurité et conditions de travail, RPS, tout savoir pour lutter au jour le jour contre les organisations du travail délétères...
Madame la Présidente,
vous savez combien nos organisations syndicales sont soucieuses de la précarité au sein de notre université, qu’il s’agisse des personnels BIATSS ou des personnels enseignants. Nous souhaitons vous alerter ici plus particulièrement sur la situation difficile vécue par les enseignants contractuels, plus particulièrement au sein de l’UFR de Sciences et Techniques de Nantes où des collègues nous ont signalé plusieurs problèmes. Cette composante a en effet de plus en plus de difficultés à recruter du personnel sur des postes ATER et LRU, avec très peu de candidats lors des recrutements. Elle a du mal à recruter des personnes adaptées aux missions des postes, avec des conséquences qui peuvent toucher, à la longue, la qualité des enseignements dispensés aux étudiants. Ces contrats de travail, particulièrement les contrats LRU, sont en effet très peu attractifs : niveau de salaire aberrant au regard du niveau de la qualification, absence d’évolution de carrière, précarité de l’emploi.
Ces conditions de travail extrêmement problématiques, aujourd’hui caractéristiques de l’ensemble de l’ESR, sont encore dégradées au sein de Nantes Université. On notera l’absence d’équivalence entre heures TP et TD, pourtant pratiquée dans d’autres universités, mais aussi l’incapacité de l’administration à assurer un minimum de sécurité à ces personnels. Au sein de l’UFR sciences et techniques, les enseignants en CDD ne sont pas contactés avant juin-juillet pour les informer de la reconduction ou non de leur contrat l’année suivante.
On imagine sans peine les effets délétères de cette organisation sur la vie personnelle de ces travailleurs précaires de l’ESR, sur l’organisation des services et sur les titulaires dont une partie croissante des tâches revient à gérer le turn-over des contractuels et des vacataires et, effets aussi, in fine, sur la possible dégradation des enseignements dispensés aux étudiants. On a vu les effets délétères d’un turn-over très important du personnel dans d’autres composantes de NU telles que l’IAE et la sonnette d’alarme a été tirée pour des raisons similaires aussi à la Faculté de droit (article paru sur Alter Eco le 13 juin dernier).
Nous réclamons la sécurisation des parcours professionnels, par recrutement sur des postes de titulaires. De plus, des mesures immédiates peuvent également être prises au niveau de Nantes Université : équivalence des heures TP et TD dans toutes les composantes de l’Université, mise en place partout d’un calendrier clair pour le renouvellement des contrats permettant aux personnels d’organiser leur vie personnelle et professionnelle, revalorisation des rémunérations.
Nous profitons par ailleurs de cette alerte sur les CDD pour rappeler que des personnels encore plus précaires, les vacataires, assurent une grande partie des enseignements dispensés dans notre université tout en étant payés en-dessous du SMIC horaire !! Ils attendent également toujours la mensualisation du paiement de leurs heures d’enseignement, une mesure pourtant inscrite dans la loi ! Le collectif des précaires de Nantes Université, aujourd’hui relayé par un collectif national, exprime des revendications claires que nous souhaitons relayer au sein de cette instance : titularisation de toutes et tous les vacataires qui le souhaitent, revalorisation conséquente de la rémunération de l’heure de vacation (par ex. en déclarant 1h de préparation pour chaque heure enseignée), mensualisation des rémunérations à partir d’un certain niveau d’heures de cours assuré.