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dimanche 19 janvier 2025

Hygiène, santé, sécurité et conditions de travail, RPS, tout savoir pour lutter au jour le jour contre les organisations du travail délétères...

Nous vivons, vous vivez une époque formidable ! Et vous ne le savez pas !

Quel n’est pas notre bonheur de syndicalistes ! Recevoir de la part des services de la présidence de Nantes Université, sur nos boîtes mail professionnelles, une annonce des plus séduisantes : l’ouverture d’une session de formation organisée par notre employeur bien aimé, intitulée « gestion du stress ». Rien que le titre, et nous sommes aux anges ! Mais le plus merveilleux, le saint-Graal, c’est la parenthèse qui suit : « mobiliser et optimiser vos ressources pour gagner en efficacité et faire face aux situations de stress ». Suit une programmation au joli mois de mai, dans la salle kernéis.

Gère ton stress !

Ah, qui dira les charmes d’une telle formation qui voit en l’individu une « ressource » qu’il faudrait « forer » pour reprendre le charmant vocable de Trump ? On « optimise », on rentabilise son être, qu’on capitalise, on l’extrait comme un minerai, comme du gaz de schiste.
C’est beau comme de l’antique ! Plus besoin de donner le change, de se conformer au code du travail (article l 4121-1 et 2), plus la peine de faire en sorte d’éliminer le risque, principe premier et incontournable de la prévention. Non, Coco, c’est « has been » (si vous nous pardonnez ce style relâché !). Il faut mobiliser ton être et gagner en efficacité pour « faire face aux situations de stress ».
Il faut plier, ployer l’individu aux conditions de travail et non l’inverse... L’homme est un minerai, qu’on vous dit, une pièce d’une machine, un rouage...

Jeter l’écorce

Au fond, comme disait Frédéric II de Prusse, affreusement cynique, à l’égard de Voltaire : « on presse l’orange, on jette l’écorce »... Peu importe qu’un peu partout sur le périmètre de l’université de Nantes ou ailleurs, de nombreux agent·es soient en surmenage en souffrance, victimes de stress (ce qui va parfois ici comme ailleurs, dans nos universités françaises, jusqu’au suicide). Non, on va leur apprendre à « optimiser ».

On pourrait bien sûr :

• chercher à se mettre vraiment en conformité avec le code du travail
-  en adaptant le travail à l’homme,
-  en éliminant en priorité le risque.

• Dégager des espaces collectifs où l’on parlerait, par unité de travail, de son exercice professionnel, des problèmes que l’on rencontre dans son travail (en cela, on se mettrait enfin en conformité avec les directives données par le décret lié au Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels- DUERP). Mais non...

Le mantra du manager sachant manager

On attendra encore longtemps de la plupart de nos « managers et manageuses » autre chose que l’antienne du stress, que le viatique du développement personnel, que l’injonction « bienveillante » aux séances de sophrologie, que le joli acronyme ronflant de QVT (qualité de vie au travail). Nous en passons, et des meilleures !

C’est bien là toute la différence avec la manière dont la CGT envisage et comprend le travail.

Nous, nous réclamons « la qualité du travail », à savoir :

-  une vraie démocratie « du et au travail » qui fasse des travailleur·euses, des citoyen·nes, avec des temps de débats et de délibération hors présence hiérarchique.
-  La capacité des travailleur·euses à parler collectivement du travail réel et de la césure avec le travail prescrit.
-  Une médecine du travail indépendante des managers, et avec suffisamment de membres de l’équipe pluridisciplinaire pour l’animer.
-  Une réelle redistribution du travail avec le recrutement de fonctionnaires formés et bien payés, afin d’alléger la surcharge de travail des enseignants et des BIATSS.

Il est vrai que c’est beaucoup demander…

A la CGT, on ne cogère pas...

En attendant que notre employeur (tant au niveau de l’État que de l’université) développe une politique d’amélioration réelle des conditions de travail, la CGT FERC Sup de Nantes Université vous invite à la démocratie sociale, en participant :

-  aux heures d’information syndicale qu’elle organise où l’on peut parler des conditions de travail vécues.
-  Aux formations syndicales d’accueil et de découverte qu’elle met en place (la prochaine a lieu en mars).
-  A la vie du syndicat, une fois syndiqué·e : Assemblées Générales trimestrielles, congrès, commission exécutive, …

La transformation sociale, l’émancipation de toutes et de tous, commencent par l’engagement collectif ! Rejoignez-nous !

CGT FERC Sup Nantes Université