"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Aujourd’hui, les établissements d’enseignements supérieurs, partout sur le territoire, sont en difficultés financières : on nous l’a dit pour légitimer la demande d’accès de l’UPS à l’établissement expérimental : "c’est dure, très difficile, il n’y a plus d’argent, la recherche plonge.…".
Aujourd’hui, France Université (association des président.es des universités), alerte le ministère de la catastrophe que serait une diminution des dotations telles qu’annoncées pour les établissements. Le 3 décembre certain.es président.es ont fermé leur établissement pour protester : leur budget est déficitaire et l’état ne subvient plus au minimum.
Mais à TOULOUSE rien de cela, à l’université Paul Sabatier, on ne bronche pas, on ne dit rien, on fait le dos rond, on attend d’accéder à l’établissement public expérimental le 1er janvier et on ne voudrait surtout pas risquer d’être mis dans le camp des mécontents.
Patience, nous a-t-on dit, l’EPE permettra à la communauté Université de Toulouse (ex UPS) d’accéder à cet argent qui manque tant.
L’EPE, c’est la garantie de faire sa recherche comme on veut. Les Directeurs et Directrices d’Unités sont monté.es au créneau, l’EPE c’est bling bling, c’est le pognon à l’arrosoir. C’est pour cela, d’ailleurs, qu’ils ont décidé d’y aller et d’entrainer tout le monde, et seulement pour cela : le reste ne les intéresse pas. Laissons alors les Directeurs et Directrice d’Unité et leur unique préoccupation. Plus d’argent ! A être établissement public expérimental et plus tard grand établissement cela signifierait également pour les agentes et agents qui y travaillent d’être enfin correctement payé.es (augmentation d’au moins 10%). Aux 32% de précaires d’être titularisé.es. A toutes et tous d’être reconnu.es dans leurs qualifications. Permettrait d’embaucher des titulaires autant que de besoins pour faire face à la nécessité d’enseigner à toujours plus d’étudiantes et d’étudiants un savoir de qualité. De travailler et étudier dans des locaux modernes adaptés et respectueux de l’environnement.
Est-ce cela qu’il faut entendre ?
Alors lisons ci-dessous le billet du vendredi 27 novembre du président de la grande Université de Lille, une des premières en 2022 à accéder à l’EPE, une des premières à fouler l’Eldorado, à se vautrer dans les salons de ce las Vegas de la recherche et de l’enseignement supérieur que permet le pass EPE (et si vous êtes curieux, cherchez sur la toile, ils sont plusieurs dans ce cas).
Madame, Monsieur, chères et chers collègues,
Par un communiqué porté collectivement avec l’association France Universités,
le Jeudi 21 novembre 2024, les présidentes et présidents des universités françaises ont alerté le ministre sur la situation financière intenable des universités, conséquence des mesures nationales prises par l’État sans qu’elles soient compensées. Ils lui ont exprimé tout à la fois leur crainte et leur colère.
Notre université fait partie des universités qui sont historiquement sous-dotées avec une subvention pour charge de service public inférieure à la moyenne nationale. Sur ce fond de déficit structurel, le choc inflationniste et énergétique de 2022 avait conduit à une situation financière très dégradée pour notre établissement et nous a amené à engager un plan de retour à l’équilibre s’appuyant sur plusieurs actions :
Toutes ces actions ont commencé à porter ses fruits, comme en atteste le compte financier 2023 de notre université, nous permettant de maintenir une politique d’emploi active, de porter une politique sociale dynamique, d’engager la rénovation patrimoniale, tout en assurant nos missions de formation et de recherche.
Malheureusement, les mesures gouvernementales, non compensées (relèvement du point d’indice, relèvement du taux de contribution au CAS Pension) viennent miner nos efforts et mettent à mal le fonctionnement de notre établissement. La plupart des universités françaises sont également concernées, mais nos déficits structurels viennent amplifier les conséquences de ces mesures. Nous anticipons des indicateurs pour le budget 2025 très dégradés, ayant pour conséquence un risque de mise sous tutelle, sauf à prendre, de nouveau, des mesures restrictives.
En date du 27 novembre, sur ma proposition, le comité de direction a approuvé l’idée de proposer au rectorat un budget initial 2025 très déficitaire et maintenant l’essentiel de nos projets et de nos actions. En appui de cette décision, et en lien avec la mobilisation nationale proposée par France Universités, le comité de direction a décidé que le 3 décembre, l’Université de Lille resterait fermée afin de montrer, symboliquement, ce que serait la métropole lilloise et, plus globalement nos territoires, si les universités publiques ne pouvaient plus fonctionner normalement. Ce 3 décembre, il ne faudra ni répondre, ni envoyer des mails et appels téléphoniques de nature professionnelle, ni organiser de réunions, ni effectuer des enseignements. Seules les soutenances de thèses seront assurées dans des sites qui pourront être exceptionnellement délocalisés de même que certains des examens qui pourraient avoir été planifiés et qui ne seraient pas reportables. Ces quelques évènements non reportables ou situations particulières ont été traités au cas par cas.
« Fonctionner comme un jour férié » en pleine semaine montrera à tous nos partenaires l’impact des activités de l’Université, élément essentiel de la vie sociale, et pointera le danger de sa disparition qui les concernerait directement.
Vous allez recevoir un message complémentaire de la DGD RH qui vous précisera les modalités techniques de cette journée.
Cette action, nous la menons, collégialement, pour maintenir la diversité de notre offre de formation, la performance de notre recherche mais aussi la qualité de vie au travail et d’études.
Bien cordialement,
Régis Bordet
Président de l’Université de Lille
Pièce jointe : Communiqué situation financière des universités 4_1_2024.pdf