"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen
Communiqué CGT, FSU, SGEN CFDT, UNSA
Des attaques contre les fonctionnaires
Dans un contexte national d’attaques multiples contre les droits des travailleurs et travailleuses, des chômeurs et chômeuses et des retraité.e.s, avec un projet de loi de finances 2025 qui diminue les dépenses publiques de 40 milliards, les fonctionnaires sont particulièrement malmené.e.s, subissant le passage à trois jours de carence en cas de maladie, la prise en charge à 90 et non plus 100% du salaire lors des congés maladie, ainsi que l’absence de revalorisation du point d’indice (gelé entre 2017 et 2022, augmenté de 3,5 % en 2022 et de 1,5 % en juillet 2023 - soit beaucoup moins que l’inflation) ou encore la suppression de la garantie individuelle du pouvoir d’achat GIPA. Plus généralement, ce sont tous les agents de l’Enseignement supérieur et la recherche qui doivent encaisser une politique défavorable à tous les services publics (sauf armée et intérieur).
Budget de l’ESR en berne… sauf pour le privé
Le sous-financement de l’ESR hypothèque gravement l’avenir de notre recherche, la qualité de nos enseignements et nos conditions de travail. On ne compte plus les burn-out de personnels administratifs, techniciens ou de bibliothèque, d’enseignant.e.s et d’enseignant.e.s-chercheur.e.s épuisé.e.s, les cours fermés, les TD et TP surchargés. Ce malaise a une cause très claire : en recul de 550 millions d’euros sur le budget précédent (déjà insuffisant), l’ESR ne représente plus que 3,2 % du budget de l’État (4% en 2019). Et c’est sans compter la gabegie que représente le crédit impôt recherche : 7 milliards par an, distribués en cadeaux fiscaux aux entreprises, sans aucun contrôle de la réalité des investissements en recherche. Pendant que l’ESR public meurt à petit feu, l’Enseignement supérieur privé se développe et se gave de crédits publics : entre 2012 et 2022 le nombre d’étudiant.e.s accueilli.e.s par l’ES privé a augmenté de 63% (contre 3% dans l’ES public). Rien qu’entre 2017 et 2023 les subventions de l’État à l’ES privé ont augmenté de 20%. À Rouen même la Métropole et la Région ont alloué 11 millions d’euros à l’Institut catholique de Paris, venu concurrencer l’Université et ouvrir des formations qui y existent déjà et auraient pu bénéficier de cet argent public.
Une orientation idéologique très inquiétante
Outre la destruction de nos conditions matérielles de travail et de vie, ce gouvernement menace notre liberté de chercher et d’enseigner. Nous n’avons pas juste un gouvernement de droite, nous avons un gouvernement, et un ministère de l’ESR, qui fraient avec l’extrême droite. À peine nommé Patrick Hetzel avait, dès le 4 octobre, appelé les présidents d’université au « maintien de l’ordre », pour empêcher toute prise de position dénonçant le massacre en cours à Gaza. Sa première sortie fut, le 12 octobre, de se rendre à une convention de l’UNI, syndicat étudiant minoritaire. Pourtant le Code de l’Éducation précise bien (article L811-1) que les étudiant.e.s « disposent de la liberté d’information et d’expression à l’égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels ». C’est l’Université comme lieu de pensée et de vigilance démocratique qui est attaquée.