"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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CGT - Université de Lille
Chers collègues,
Le cap sur l’austérité est solidement ancré dans la fonction publique : les indispensables créations d’emplois sont réduites à peau de chagrin et les nécessaires augmentations générales de salaires sont renvoyées aux calendes grecques ! Ainsi, les dernières mesures indiciaires décidées par le gouvernement sont loin du compte :
Les augmentations de 3,5% du point d’indice en juillet 2022 puis de 1,5% en juillet 2023 ne couvrent même pas l’inflation annuelle de ces deux années (+5,2% en 2022 et +4,9% en 2023), sans même parler du rattrapage nécessaire des années antérieures !
Les mesures à destination des bas salaires pour les grilles des catégories C et B à compter du 1er juillet 2023 : une grille indiciaire qui ne démarre plus sous le SMIC mais des gains entre échelons parfois réduits à 1 point d’indice, soit 4,92 euros bruts par mois !
Depuis le 1er janvier 2024, avec 5 points d’indice majoré accordés à l’ensemble des agents publics (fonctionnaires et contractuels de droit public), la rémunération brute minimale des agents publics est enfin passé au dessus du SMIC à 1 801,73 €, mais à 34,8 € près !
Les agents non titulaires sont également fortement impactés par l’insuffisante revalorisation du point d’indice en fonction de l’inflation mais sont aussi exclus des primes sauf pour les emplois pérennes BIATSS avec alors seulement 30% de la prime.
En revanche, la future loi fonction publique est confirmée avec pour objectif d’accroître, encore et toujours, la part des rémunérations versée selon le supposé mérite des uns et des autres. Un tel projet est pernicieux et discriminatoire. Pernicieux car une minorité sera « récompensée » au détriment de la majorité et ce, à partir de critères le plus souvent quantitatifs contraires aux missions publiques. Discriminatoire car le paiement de la méritocratie s’effectuera par un nouvel accroissement des primes, au caractère aléatoire et modulées dans les méandres de la hiérarchie.
Une fois de plus, les femmes seront les premières victimes, elles qui sont principalement lésées par les parties variables des rémunérations.
La fonction publique va être fortement impactée par l’austérité budgétaire mise en place par ordonnances (10 milliards d’euros en 2024 et 20 milliards en 2025). Dans l’enseignement supérieur et la recherche, ce sont 904 millions de coupes budgétaires qui nous sont imposées dès cette année !
Face au manque criant de moyens, à l’évolution insuffisante de nos rémunérations et à cette nouvelle attaque du statut de fonctionnaire, organisons collectivement la riposte. Plus que jamais, nous voulons pouvoir vivre dignement de notre travail et que celui-ci soit reconnu à tous les niveaux. C’est pour cela que nous vous invitons à vous mobiliser pour le pouvoir d’achat via l’augmentation du point d’indice et contre les rémunérations dites "au mérite".