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CGT - Université de Lille
Éditorial : Faisons de 2024 une année de mobilisations et de victoires sociales !
En ce début d’année 2024, la CGT Université de Lille a fait le choix d’alerter la presse sur les conditions de travail et d’études dans notre établissement.
En effet, face à la précarité des étudiants et des personnels, les réponses nous semblent bien trop faibles, même si nous pourrions obtenir quelques avancées suite à la conférence sociale.
Face à la souffrance au travail de trop nombreux collègues, due à des réorganisations qui n’ont pas cessé depuis la fusion, le Président ne répond que par son slogan “d’excellence sociale”. La CGT a pris ses responsabilités en déposant un “danger grave et imminent” pour des services de la FTLV en fin d’année dernière. Après une enquête, l’Inspectrice Santé et Sécurité au Travail est intervenue et a proposé un certain nombre de préconisations, adoptées en Formation Spécialisée Santé Sécurité et Conditions de Travail, dont la mise en place sera suivie de près par la CGT.
Nous revendiquons également que l’État prenne toutes ses responsabilités dans le financement de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à la hauteur des besoins en masse salariale, emplois et patrimoine.
Les grandes conquêtes sociales s’obtiennent dans la lutte collective ! C’est pourquoi nous proposons à l’ensemble des travailleurs de l’Université de se syndiquer (contact : cgt@univ-lille.fr).
Faisons de 2024, une année de mobilisations et de victoires sociales !
Retrouvez notre communiqué de presse.
Loi immigration : des mesures inacceptables pour les étudiants étrangers
Cet article a été rédigé avant la décision du Conseil Constitutionnel
Peu avant les congés de fin d’année, le parlement a adopté une énième loi sur l’immigration. Au-delà des mesures toujours plus restrictives pour l’ensemble des étrangers (délai de 2 ans et demi à 5 ans pour avoir droit aux prestations sociales, pouvoir discrétionnaire de régularisation de la préfecture pour les travailleurs étrangers, quota d’admission d’étrangers, droit du sol remis en cause), adoptées avec le soutien de l’extrême-droite, certaines mesures concernent spécifiquement les étudiants étrangers (hors Union Européenne).
Tout d’abord, les étudiants étrangers devront pour obtenir une carte de séjour déposer une « caution », qui ne leur serait rendue qu’au départ de notre pays. De nombreux étudiants étrangers sont déjà en situation de précarité et ils doivent déjà payer des sommes importantes pour candidater sur la plateforme « études en France » ainsi que des frais différentiés lorsqu’ils n’en sont pas exonérés par les établissements. Cette « caution » va renforcer les difficultés financières – et donc d’études – des étudiants accueillis.
Ensuite, les frais d’inscription différentiés auparavant prévus par un arrêté sont désormais fixés dans la loi. Cette mesure discriminatoire était peu appliquée par les universités qui utilisaient les possibilités d’exonération des frais d’inscription pour que les étudiants étrangers payent les mêmes frais que les étudiants de l’Union Européenne. L’inscription dans la loi interdirait - ce n’est pas encore très clair - cette politique d’exonération, et réserverait aux seuls étudiants étrangers riches la possibilité de venir faire des études en France.
Le texte prévoit également l’obligation annuel de justifier du « sérieux » et du « réel » des études. La préfecture avait déjà la possibilité d’effectuer cette vérification au cas par cas. Désormais, cela sera obligatoire chaque année pour chaque étudiant étranger. Au-delà du surcroit de travail pour les services de la préfecture... et pour les collègues (il faudra fournir des attestations aux étudiants), cette disposition pose le problème des compétences pédagogiques des services de la préfecture : en quoi ceux-ci peuvent juger si un étudiant est sérieux ou non ? Sont-ils enseignants ?
Enfin, les étudiants étrangers seront soumis aux quotas d’accueil des étrangers, quotas qui devront être votés pour trois ans par le Parlement. Cela signifie que les étudiants seront acceptés ou non en France, non en raison de leurs mérites académiques, mais selon des possibilités d’accueil par nationalité.
Même la Ministre de l’Enseignement supérieur (à la date du vote du projet de loi) était opposée à ces mesures. Elle a présenté sa démission au Président de la République qui l’avait refusée, car il considérait que ces mesures ne seraient pas déclarées conformes à la Constitution par le Conseil Constitutionnel (on notera d’ailleurs l’absurdité d’un gouvernement et de sa majorité qui vote une loi... en estimant qu’elle est contraire à la Constitution !).
Ces mesures sont non seulement xénophobes, mais elles sont aussi incohérentes. En effet, en durcissant les conditions financières de venue des étudiants étrangers, elles rendent plus difficiles le « sérieux » et le « réel » pour de nombreux étudiants étrangers souvent déjà en situation de précarité. De plus, considérer que nos universités seront plus attractives pour les étudiants étrangers riches parce que la venue des étudiants pauvres serait plus difficile est un non-sens.
Cette loi, contraire aux traditions humanistes d’accueil de l’Université, va aussi entrainer des difficultés pour l’enseignement et la recherche : certains diplômes existent par l’accueil des étudiants étrangers ; près de la moitié des doctorants, qui contribue à la recherche, est étrangère et les programmes d’échanges avec de nombreuses universités étrangères vont être rendues plus difficiles.
La CGT s’oppose à ces mesures « anti-pauvres » et xénophobes et appelle à participer aux mobilisations pour que cette loi ne soit pas promulguée.
Conférence sociale, la finalisation... en attendant le déploiement des actions pour les personnels
La Présidence de l’Université a lancé au printemps 2023 une conférence sociale avec l’objectif de fixer pour les trois années à venir un échéancier de travail et des mesures sociales attendues par la communauté universitaire. Sept thèmes issus des propositions des organisations syndicales sont alors retenus : agents non titulaires, temps de travail, régime indemnitaire, organisation administrative des composantes, carrières et parcours professionnels, action sociale, prévention des risques psychosociaux. Pour identifier les mesures qui seraient à prioriser, la conférence sociale s’est appuyée sur des groupes de travail auxquels sont invités les représentants des organisations syndicales membres du comité social de l’administration (CSA), sur la commission consultative paritaire des agents non titulaires (CCPANT), sur le conseil de gestion du service commun des affaires sociales (SCAS), sur le groupe de travail risques psychosociaux (RPS) et sur la commission avancement.
Nous vous avions diffusé en septembre les revendications portées par la CGT au cours des réunions des multiples groupes de travail lancés par la Présidence.
Il y a eu trois « rounds » de réunions (mais en fait plutôt quatre, cinq ou six...) :
Au cours du premier round (juin à début septembre), il s’agissait pour les organisations syndicales d’exprimer leurs revendications.
Au cours du second round (fin septembre à fin novembre), l’administration remet une expertise sur l’impact sur les versants réglementaire, technique et organisationnel, budgétaire des demandes remontées.
Au cours du troisième round (début décembre), la Présidence a communiqué un document synthétisant un certain nombre de mesures, soumises aux discussions. qu’elle juge abouti dans le respect des marges financières négociées avec le Rectorat. Ces mesures proposées se traduiraient par un engagement financier conséquent de 7,6 millions d’euros cumulés sur trois ans.
Finalement, contrairement à ce qu’espérait le Président, le document contenant les propositions ne sera pas soumis au vote du CSA du 21 décembre à la demande des organisations syndicales. Il est convenu de travailler à un document cadre qui permettrait de signer par la suite un accord négocié (*) lequel devra recueillir les signatures d’organisations syndicales représentant au moins 50 % des voix aux dernières élections professionnelles. Le Président a invité les organisations syndicales à faire un retour sur les points à retirer ou à amender. Il est précisé que les Vice-Présidents en charge des RH et de l’Action sociale restaient disponibles pour toute réunion bilatérale à la demande des organisations syndicales.
Au CSA du 21 décembre, le point finalisation de la démarche de la conférence sociale est inscrit à l’ordre du jour. La CGT comme d’autres syndicats a réuni ses adhérent·e·s (le 19 décembre) pour se mandater sur l’analyse du document de propositions et diffuse à la Présidence et à l’ensemble des autres organisations sociales, sa contribution sur le document de la Direction. Nous pensions que le CSA du 21 décembre serait l’occasion d’échanger sur les retours des différentes organisations syndicales. Le Président annonce en début de CSA que trois organisations syndicales (FSU, SGEN-CFDT et SNPTES-UNSA) ont eu une réunion bilatérale avec les deux Vice-Présidents et que la CGT a diffusé une contribution. Pour le Président, cela lui permet de revenir sur certains points et éclaircir avec des priorités permettant de retravailler sur un document cadre sur lequel un avis du CSA serait recueilli fin janvier, puis une délibération du Conseil d’Administration pour disposer d’un mandat pour signer des accords négociés par domaine. De débat sur les propositions, il n’y en eu aucun à ce CSA. La CGT a regretté qu’il n’y ait aucun échange en séance. Elle a été la seule organisation à avoir diffusé à tous les membres de l’instance ses analyses que vous trouverez ici. La CGT ira donc à une réunion bilatérale puisque cela semble le passage obligé pour échanger avec la Direction.
Un nouveau document cadre a été présenté au CSA du 25 janvier. Quelques modifications ont été apportées suite aux réunions bilatérales avec quatre des cinq organisations syndicales représentatives. La CGT s’est abstenue pour cet avis, faisant le constat que si le document contient des avancées sociales notables et reprend une partie de ses revendications, il comporte encore des zones d’ombre comme par exemple la révision des critères de définition des taux de primes statutaires renvoyée à un groupe de travail futur, et des propositions qu’elle avait rejetées comme les primes individualisées qui sont rebaptisées pudiquement « primes de mission ».
L’avis du CSA sur le document cadre est favorable par 3 abstentions (3 CGT) et 6 voix pour (2 FSU, 2 SGEN-CFDT, 2 SNPTES).
La prochaine étape est le passage en Conseil d’Administration souhaité par le Président afin d’y être mandaté pour la mise en place des mesures et d’éventuels accords négociés avec les syndicats. À la question de la CGT posée en CSA du risque d’éventuels amendements suite au débat lors du Conseil d’Administration, le Président a précisé que cela serait un simple avis recueilli et non une délibération. Il s’est engagé à ce qu’il n’y ait aucune modification par rapport au texte qui a été soumis au CSA. Il a par ailleurs précisé que les statuts de l’EPE n’imposaient pas le passage en Conseil d’Administration.
(*) : Ordonnance n° 2021-174 du 17 février 2021 relative à la négociation et aux accords collectifs dans la fonction publique
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043149112
Prolongation temporaire des LDG BIATSS
Les LDG pour Lignes Directrices de Gestion définissent les orientations et critères généraux qui seront pris en compte pour les promotions. Au cours de la conférence sociale, un certain nombre de modifications a été demandé par les organisations syndicales dont la suppression de l’avis du chef de service ou du directeur de composante, la révision de la grille d’évaluation pour une meilleure prise en compte des BAP scientifiques ou la mise en application de la carrière sur au moins deux grades pour tout fonctionnaires comme prévue dans le protocole PPCR.
L’avis est recueilli au Comité Social d’Administration du 21 décembre sur la prolongation temporaire des LDG actuelles le temps de la finalisation des conclusions du groupe de travail commission d’avancement pour procéder à leur modification. La troisième et dernière réunion de ce groupe de travail est programmée le 22 janvier.
Nous nous sommes abstenus car les LDG actuelles ne sont pas satisfaisantes et que l’on a aucune certitude quant à l’intégration de nos revendications dans la version suivante.
Le CSA a émis un avis favorable par 3 abstentions (CGT) et 6 pour (FSU, SGEN-CFDT, SNPTES-UNSA).
Modification de la grille d’évaluation pour l’avancement de grade des enseignants-chercheurs voie locale.
La liste des promus est établie sur la base de l’avis de la composante et de l’unité de recherche du candidat ou de l’équipe présidentielle (e.g. DU, Doyen.ne.s), et de l’expertise de chaque dossier par un conseiller de l’Assemblée CS & CFVU (l’assemblée CS & CFVU restreinte aux EC et personnels assimilés pour les MCF et l’assemblée CS & CFVU restreinte aux professeurs des universités et personnels assimilés pour les professeurs des universités) et par un membre du vivier.
Au Comité Social d’Administration du 21 décembre, a été présentée une révision du dossier local de candidature des enseignants-chercheurs à un avancement de grade. C’est le fruit d’un groupe de travail réunissant des élus des trois conseils centraux de l’université (CA, CFVU et CS), des Vice-Doyens Recherche et Formation de la FST et des cinq Vice-Présidents en charge de la recherche, de la formation et des RH.
Sous l’égide de EUA (European University Association) et ERA (European Research Area), la CoARA (CoAlition for Research Evaluation) a proposé la signature d’un « Agreement on Reforming Research Assessment » qui définit une orientation commune pour l’évolution des pratiques d’évaluation de la recherche, des chercheurs et des organismes de recherche. Cela conduit à proposer une modification du dossier local d’avancement afin de favoriser une évaluation plus qualitative des activités de recherche.
Des éléments qualitatifs ont été ajoutés à la grille concernant l’enseignement et la recherche. Toutes les rubriques ne sont pas à remplir et il reste toujours la possibilité d’un commentaire libre. Cela devrait permettre de contextualiser les pratiques suivant les disciplines. Ainsi, on peut remarquer la rédaction des deux parties suivantes :
« La présentation, qui devra être synthétique, doit faciliter une évaluation qualitative de l’investissement pédagogique du candidat ou de la candidate. Elle doit également éclairer les rapporteurs du dossier qui ne relèvent pas nécessairement de sa composante.
Après avoir succinctement présenté l’environnement pédagogique (notamment département, institut, section ou sous-section, équipe(s) pédagogique(s)…) et les spécificités en termes de pratique pédagogique, de population étudiante, le candidat ou la candidate met en exergue les éléments qu’il ou elle juge les plus pertinents et représentatifs de ses activités depuis la dernière promotion ou intégration dans le corps. »
« La présentation synthétique de l’activité de recherche du candidat ou de la candidate doit faciliter une évaluation qualitative de son investissement et de sa production scientifique. Elle doit également éclairer les rapporteurs de son dossier qui ne relèvent pas nécessairement de son domaine d’expertise.
Après avoir succinctement présenté son environnement de recherche et les spécificités de sa discipline en termes de pratiques et de productions scientifiques, le candidat ou la candidate met en exergue les éléments qu’il ou elle juge les plus représentatifs de ses activités de recherche depuis la dernière promotion ou intégration dans le corps.
Le candidat ou la candidate met en lumière la variété et la qualité des productions scientifiques réalisées, le rayonnement de ses recherches dans la communauté scientifique, leur impact sociétal, leur articulation avec la formation, ses actions de dissémination, … »
Des corrections sur le dossier de candidature ont été intégrées au fil du débat. À la demande formulée par la FSU que les experts aient accès au rapport du CNU, la CGT a fait remarquer que la diversité des grilles d’évaluation entre sections CNU faisant, l’accès au contenu des rapports CNU ne serait pas d’un grand secours pour interclasser des candidatures émanant de sections CNU différentes.
Nous avons fait état des effets négatifs de la bibliométrie pointant que le « quantitatif » n’est pas forcément plus objectif : cas de plagiat ou sous-discipline/thème moins représenté dans les journaux scientifiques internationaux indépendamment de leur qualité scientifique intrinsèque. La CGT a précisé qu’ajouter des critères qualitatifs sans définir la pondération entre critères n’empêche en rien un rapporteur de se référer au seul côté quantitatif pour formuler sa conclusion. Par ailleurs, nous avons une nouvelle fois pointé que l’Université ne traite toujours pas la mise en œuvre du protocole PPCR qui imposerait un avancement de grade au minimum pendant une carrière et donc qu’aucun MCF recruté en Classe Normale ne devrait partir à la retraite sans atteindre la Hors Classe. On devrait voir l’item dans le dossier d’avancement EC et pondérer fortement cet item quand approche la fin de carrière et se donner des indicateurs annuels pour y arriver suivis dans le rapport social unique.
Le CSA a émis un avis favorable à l’unanimité sur le projet de dossier local d’avancement.
Le conseil médical départemental plénier : ses compétences et la procédure enfin régularisée de l’Université de Lille pour l’appel à siéger aux représentants des personnels
Le conseil médical est une instance consultative que l’administration employeur doit obligatoirement consulter avant de prendre certaines décisions concernant votre situation administrative en cas de maladie. Un décret datant du 11 mars 2022 a actualisé dispositif et procédure (*).
En formation plénière, il est composé de trois médecins, de deux représentants de l’administration et deux du personnel et se réunit pour se prononcer :
Le conseil médical se réunit aussi en formation restreinte. Siègent alors que les trois médecins. Pour le détail des compétences et les voies de recours spécifiques, voir la fiche sur le site du service public.
La composition du comité médical plénier limite les possibilités d’une défense efficace de l’agent par les deux représentants du personnel puisque lors de l’avis, les deux représentants de l’établissement suivent scrupuleusement l’avis des trois médecins, ce qui fait 5 sur 7 des membres en consensus !
Ceci ne justifie pas pour autant que le mode de désignation de ces représentants du personnel ne soit pas conforme à la réglementation. La CGT a interpellé la Direction de l’Université en pointant l’irrégularité suivante dans l’ordre d’appel de ces représentants. Il n’appartient pas à l’administration de désigner les représentants du personnel. Or le mail envoyé par le service de la DGDRH à l’ensemble des représentants du personnel est ainsi libellé « Pour information, ce sont les deux premières personnes ayant répondu favorablement qui seront retenues, aussi nous vous demandons de bien vouloir vous concerter. ». De fait, cela revient à donner la main à l’administration sans aucune garantie d’une quelconque concertation ni même de transparence sur les réponses reçues puisque la liste de diffusion utilisée est soumise à modération.
Le décret cité en début de cet article prévoit un ordre d’appel selon le nombre de voix obtenues par chacun des représentants élus. Or aussi bien la désignation des représentants E/EC que celle pour représenter les agents BIATSS s’est faite sur des listes non ordonnées complètes avec égalité des voix. La FAQ (Foire Aux Questions) émanant de la Direction générale de l’administration et de la Direction des ressources humaines et de la fonction publique est claire. Elle stipule qu’« En cas d’égalité de voix, les représentants du personnel élus en qualité de titulaires au CSA s’accordent sur l’ordre de la liste ». C’est sur cette base que la CGT a demandé en amont du CSA (Comité Social d’Administration) du 21 décembre qu’une délibération du CSA permette d’ordonner ces deux listes et que l’administration mette en œuvre une procédure de sollicitation des représentants en respectant cet ordre. Et force a été de constater que le point n’a pas été ajouté à l’ODJ du CSA du 21 décembre, ce qui dès lors impactera encore la légalité de désignation aux prochains conseils médicaux pléniers.
Symptomatiquement, à une heure trente du début du CSA, le DRH nous a envoyé une réponse en proposant d’envoyer aux 30 représentants le calendrier annuel 2024 des réunions du conseil médical. Les représentants se concerteraient entre eux pour désigner, pour chaque réunion, 2 représentants de la liste "EC" et 2 représentants de la liste "Autres personnels". La CGT a répondu que prévoir des agendas sur un semestre à l’avance sur des hypothèses de dossiers concernant les représentants qui seraient examinés ou pas tel jour n’est pas souhaitable. Par ailleurs, il pourrait y avoir une clause de déport exprimée ou de conflit d’intérêt qui justifie un refus de siéger pour un dossier. La CGT a donc renouvelé, en questions diverses, sa demande d’ajout à l’ordre du jour du prochain CSA d’une délibération. Le Président a répondu plus qu’agacé qu’il ne voyait pas l’intérêt de perdre du temps pour ordonner ces listes. Il le faudra bien afin d’être dans les clous du décret.
Finalement, la procédure d’appel a été mise à l’ordre du jour du CSA du 25 janvier. Usant de leur prérogative, les représentants des personnels ont pu ordonner les listes (par ordre alphabétique). Celle concernant les représentants des enseignants et enseignants-chercheurs ne l’avait pas été antérieurement, elle l’est désormais (avis unanimement favorable). L’appel en amont d’un conseil médical sera adressé comme par le passé à l’ensemble des représentants, un délai de réponse de deux jours ouvrables sera respecté pour recueillir les réponses, et le service concerné retiendra parmi les réponses favorables en termes de disponibilité pour la réunion du conseil médical, les deux réponses classées en premier dans l’ordre alphabétique. Cette procédure a reçu un avis unanimement favorable du CSA.
(*) : Décret n° 2022-353 du 11 mars 2022 relatif aux conseils médicaux dans la fonction publique de l’Etat https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045341280
Suivi du signalement Danger Grave et Imminent dans les services de la DGD FTLV : DIF et DFCA Pont de Bois. L’adoption de préconisations nouvelles, enfin nouvelles en partie !
Pour rappel, les mandaté·e·s CGT Université de Lille à la Formation Spécialisée en matière de Santé, de Sécurité et de Conditions de Travail (F3SCT) ont déposé, le 8 novembre, un Danger Grave et Imminent (DGI) sur la situation de nos collègues de différents services de la DGD FTLV : DIF et DFCA Pont de Bois.
Suite à cela, réglementairement, une commission d’enquête comprenant des représentants des personnels et de l’employeur a été diligentée le 13 novembre. À l’issue de l’enquête, un désaccord sur les préconisations a déclenché une réunion extraordinaire de la F3SCT qui s’est déroulée le 14 novembre. Au cours de celle-ci, les mandaté·e·s ont émis un avis, voté à l’unanimité, maintenant le désaccord avec l’employeur sur les mesures envisagées. L’Inspectrice Santé et Sécurité au Travail (ISST) du Ministère, référente de l’Université, alors saisie, a réalisé une enquête le 1er décembre. Après avoir entendu toutes les parties, le rapport daté du 15 décembre a été envoyé à l’Université puis diffusé aux mandatés de la F3SCT seulement le 11 janvier (veille d’une nouvelle réunion de la F3SCT).
En sa réunion du 12 janvier, les mandatés de la F3SCT ont émis à l’unanimité un avis favorable à la mise en œuvre des préconisations formulées dans le rapport de l’ISST, à savoir :
Cet accord sur les préconisations pour lesquelles nous attendons désormais un calendrier de mise en œuvre, de fait interrompt la procédure de désaccord entre employeur et F3SCT.
Les plans d’action suite à diagnostic de la DFCA et de la DIF cités par l’ISST datent respectivement de mars 2022 et de janvier 2023. Lors de l’AG du 11 juillet 2023, leurs personnels avaient témoigné de leur lassitude quant aux audits, aux enquêtes CHSCT (DFCA, DAPI) contenant des préconisations dont ils attendent toujours la mise en œuvre.
La liste des préconisations et plans d’action adoptés au fil des visites de l’ex-CHSCT est déjà très longue sans que ces dernières n’aient été toutes mises en œuvre sur des enquêtes datant parfois de nombreuses années. Nous faisons tous les jours le constat que les services et les collectifs de travail en difficulté sont nombreux et les situations s’y dégradent rapidement du fait du délai de réaction de l’établissement. Nous continuerons à nous montrer vigilants sur ce dossier, sur les engagements et les mesures adoptées en instance.
Après l’automne et la chute des feuilles, sur Cité Scientifique, la chute d’un châssis de fenêtre au SN1
En décembre, un châssis de fenêtre est tombé du troisième étage du bâtiment SN1. Heureusement, il n’y avait personne dessous. Les mandaté·e·s à la formation spécialisée F3SCT ont demandé que cet accident soit à l’ordre du jour de l’instance du 12 janvier afin qu’un plan de prévention soit déployé.
La Direction Immobilière (DIL) invitée à l’instance a précisé qu’à ce jour, on ne savait pas quelle manœuvre avait pu entraîner la chute. Ce n’est même pas l’ouvrant qui est tombé mais la partie supposée fixe de ces fenêtres coulissantes. « On a dû forcer sur un châssis déjà condamné. »
Depuis, des autocollants ont été apposés pour interdire l’usage des châssis des halls d’étages côté serres. C’est désormais vissé ! Le problème est qu’il s’agit aussi d’une façade accessible aux pompiers. Et surtout, le même type d’assemblage de châssis se retrouve sur toutes les fenêtres des bâtiments d’enseignement du campus de l’époque de la construction. La DIL soupçonne la fatigue des joints qui se rétractent. Il va être fait appel à un bureau d’étude pour évaluer l’état actuel avant de programmer des actions.
C’est devenu la quadrature du cercle, en dehors du financement, car les baies accessibles aux pompiers ne sont plus aux normes mais la Direction Régionale des Affaires Culturelles demande de maintenir la même esthétique, donc si changement, changement à l’identique.
Nous espérons que les étudiants et personnels en péril pèseront plus que la préservation d’une esthétique patrimoniale des années 70 d’un campus délaissé des rénovations immobilières nécessaires depuis des décennies.
Café-culture du 7 décembre 2023
Troisième édition du Café-culture, qui se déroulait à la Maison de la Culture, campus de la Cité Scientifique. L’affluence n’était pas au rendez-vous. Cela dit malgré le peu de participants la réunion a tout de même duré 2h. Chacun a pu très amplement argumenter, échanger autour des thèmes et des lectures qu’il présentait. Étaient au rendez-vous la littérature, l’imagination (Le cœur ne cède pas), l’histoire (Le lièvre aux yeux d’ambre et Les Matins de Jénine), les visions critiques de notre monde (Capital et idéologie) et enfin l’espoir du changement de société, comme résultat de la seule volonté de rapprochement des êtres-humains (Une bouteille à la mer de Gaza).
Liste des ouvrages :
Capital et idéologie en bandes dessinée de Thomas Picketty, illustré par Benjamin Adam, ed. du Seuil, 2022
Le lièvre aux yeux d’ambre de Edmund de Waal, ed. Flammarion, 2015
Le cœur ne cède pas de Grégoire Bouillier, ed. Flammarion, 2022
Une bouteille dans la mer de Gaza de Valérie Zenatti, éditions de l’Ecole des Loisirs, 2005
Les Matins de Jenine de Susan Abulhawa, ed. Buchet-Chastel, 2008
Le prochain Café-culture sera en Février à Pont-de-Bois. La date exacte et l’emplacement vous seront communiqués par mail. Comme dit précédemment, le Café-culture est bien plus qu’un échange littéraire. Nous y accueillons très volontiers d’autres choses que des livres. On peut parler d’un film, d’un documentaire, d’une série, d’une exposition, d’un spectacle, d’un jeu vidéo ou d’un manga… Bref tous les supports de culture connus ou à faire connaître. Ici pas dégoût, pas de jugement, rien que des goûts… différents !
"Shadok cabinet", saison 3, épisode 1 dit de l’École des cadres
Nous avions quitté les Shadoks à Noël et voici venu le temps des vœux de la nouvelle année. Mais des vœux du Professeur Shadoko, il n’en sera pas question dans cet épisode. Nous préférons vous instruire quant à la formation tout au long de la vie au travail en usage sur la planète Shadok.
La carrière se parcourait en trois temps. Il était d’usage de travailler d’abord, bénéficiant ainsi de la bonne santé inhérente à la jeunesse, de faire ensuite des études et enfin, de prendre une retraite si l’on en avait encore le temps.
La formation initiale était avant-gardiste. Dans la lignée de la méthode Montessori, elle reposait sur le libre apprentissage du travail au travail. À chaque nouveau recruté non formé était adjoint un binôme pas davantage expérimenté. L’un des deux désigné cadre était chargé d’impulser le rythme, le second devait le suivre. Non seulement, l’erreur faisait partie du quotidien des Shadoks qui n’avaient suivi aucune formation préalable mais elle était la pierre angulaire de l’apprentissage tout au long de la carrière. Loin d’être mal perçue et sanctionnée, l’erreur constituait le centre même de la pédagogie au travail.
Ainsi, quand les Shadoks cadres malmenaient leurs équipes, ils étaient non seulement à l’abri de toute sanction, mais pouvaient s’élever rapidement dans la hiérarchie car leurs erreurs faisaient progresser l’expérience de leur encadré. Comme le disait le Professeur Shadoko, on ne peut pas légitimement punir des encadrants qui n’ont suivi aucune formation d’encadrement. Par ailleurs, très rapidement, grâce à l’apprentissage sous la férule de son supérieur incompétent, le Shadok faisait l’expérience aussi bien du stress au travail (surcharge de travail, manque de moyens, manque d’autonomie…) que des violences internes (harcèlement, conflit…) comme externes exercées par les usagers mécontents (insultes, menaces, agressions). Plutôt que de tenter de prévenir les risques psychosociaux, de même que l’on apprend à nager, en plongeant dans l’eau, les Shadoks, dès leur début de carrière étaient endurcis par les multiples atteintes à leur santé mentale, physique et sociale. Ceux qui y survivaient en sortaient plus aguerris ou n’en sortaient pas !
Quant aux cadres, après une longue carrière de mauvais manager, ils bénéficiaient d’une mise à l’école bien méritée. La pédagogie à l’École des cadres suivait la méthode expérimentielle ; à savoir qu’elle reposait sur le partage au sein de groupes de parole de toutes les erreurs dont ils avaient été les auteurs. En fin de cursus, ils recevaient alors un diplôme de cadre expérimenté qui ne leur servait à rien, puisqu’ils partaient alors à la retraite. Cela ne servait pas plus à leurs subordonnés qui pouvaient aborder leur retraite excessivement courte qui succède à toute carrière trop longuement pénible.
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