"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
Menu ☰Accueil > Syndicats > Nord-Pas-de-Calais-Picardie > Université de Picardie Jules Verne (Amiens)
Intervention du secrétaire de la CGT de l’Université de Picardie au rassemblement du 14 novembre 2024, à 17 heures, place d’armes, à Amiens.
Le 6 novembre 2024, en refusant de prêter des locaux, la présidence de l’UPJV a interdit de fait un ciné-débat sur la Palestine prévu ce jour.
L’UNEF et la CGT de l’Université de Picardie ont alors déposé un recours en référé-liberté devant le Tribunal Administratif d’Amiens pour demander l’annulation de l’exécution de cette décision, contraire à la liberté de réunion et d’expression, en particulier des agents et usagers de l’Université de Picardie.
Pour seule ligne de défense, la présidence de l’Université de Picardie a invoqué la circulaire Hetzel, par laquelle le ministre pro-manif pour tous encourageait la répression pure et simple de toute expression dans les universités contre le génocide du peuple palestinien par les forces israéliennes dites « de défense ».
Il s’agit donc bien d’une décision politique de M. Benlahsen.
Le Tribunal Administratif d’Amiens a rendu sa décision, il vient de rejeter notre requête. Il reviendra éventuellement au Conseil d’État de décider si la décision du TA d’Amiens doit être maintenue ou cassée.
Mais la décision initiale de l’Université de Picardie, ainsi que la justification apportée en réponse à notre attaque de cette décision, signifie quelque chose de clair.
Le président de l’Université de Picardie se plie lâchement à ce silence imposé sur la Palestine par un ministre d’extrême-droite.
Silence, on tue !
Le Conseil National de la Résistance, quand il créa le statut de fonctionnaire en 1945, pensait à des fonctionnaires responsables et indépendants, capables de se lever face aux injustices.
Les fonctionnaires qui administrent l’université devraient mettre toute leur énergie à permettre aux étudian.t.es de se former une opinion solide et instruite, fondée scientifiquement, à travers le débat argumenté et contradictoire sur les grands problèmes de ce monde, à l’abri des fausses infos et autres constructions mensongères qui se développent à une vitesse grandissante.
Il est apparemment plus facile de mobiliser 4000 agents des forces de l’ordre pour permettre un match de football hautement contestable.
Si nous ne réagissons pas, ce sont toutes nos libertés que nous allons continuer de perdre, liberté de se réunir, liberté de s’associer, liberté d’expression, et liberté de se défendre contre l’arbitraire, notamment dans le syndicalisme.