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vendredi 15 novembre 2024

Université de Picardie Jules Verne (Amiens)

Censure à l’UPJV : L’UPJV veut interdire un ciné-débat sur la Palestine !

Censure à l’Université

L’UPJV veut interdire un ciné-débat sur la Palestine

https://cgt.fercsup.net/IMG/jpg/affiche_censure_cine_debat2.jpg

Jeudi dernier 6 novembre , la présidence de l’UPJV a choisi d’empêcher le syndicat UNEF d’organiser un ciné-débat en rejetant sa demande de réservation d’une salle à la Citadelle.
Par ce geste, la présidence a clairement montré sa volonté d’entraver la libre organisation d’un évènement ouvert aux étudiants, aux personnels et aux amiénois organisé par l’UNEF-Amiens, la CGT de l’Université de Picardie et le collectif Palestine Amiens. Cette projection, un film des années 1970 réalisé aux États-Unis et mis à disposition par l’Institut du Film Palestinien, devait servir de point de départ à une mise en perspective historique de l’actualité et à une découverte des techniques artistiques du cinéma engagé.
Mais visiblement, certaines voix dérangent, et la présidence a préféré censurer le ciné-débat plutôt que de permettre aux étudiants de s’informer, de se cultiver et de débattre.

« Consignes vigipirates » ?

Pour justifier son refus, la présidence se contente d’un lapidaire et parfaitement creux : « consignes Vigipirates renforcées » ! Sans apporter aucun élément tangible ou début de justification.
Or les libertés de réunion, d’information et d’expression sont des libertés fondamentales garanties constitutionnellement. Particulièrement à l’Université, garante de ces libertés.
Ce refus non motivé s’apparente à une censure pure et simple, une volonté de museler les voix qui s’opposent à la guerre et au génocide en cours en Palestine que soutiennent le gouvernement français et l’Union européenne. Car un massacre est en cours, qui constituera peut-être le premier génocide retransmis en direct, celui le mieux documenté de l’histoire. On déplore déjà plus de 40 000 victimes, très majoritairement civiles, majoritairement des femmes et des enfants. Et le bilan réel pourrait approcher les 200 000 morts.
Mais plutôt que de permettre la libre discussion et le débat des étudiants et des personnels sur ces questions, la présidence de l’UPJV préfère la censure, empêchant purement et simplement la tenue des évènements culturels sur ce thème, sans justification.
Le prétexte sécuritaire de la présidence ne sert en réalité qu’à masquer une décision politique !

L’allégeance de la présidence à la politique du nouveau gouvernement est criante !

En effet, à l’UPJV, la direction sortante de Mohammed Benlahsen ne se fait pas prier pour appliquer les injonctions du ministère.
La nomination du ministre ultra conservateur Patrick Hetzel marque un véritable tournant. Artisan de la destruction
néolibérale des universités, il renouvelle son adhésion au maccarthysmeen signant une circulaire qui « condamne fermement » les « manifestations et prises de positions de nature politique, en lien avec le conflit au Proche Orient ». Il demande aux présidences de « faire usage de (leurs) pouvoirs de police pour prévenir tout risque de trouble » et de signaler « toute infraction » au procureur de la République. Un signal clair donné aux dirigeants d’université pour réprimer toute mobilisation ou soutien affiché au peuple palestinien et toute opposition au génocide en cours.

Dans plusieurs universités, victoire des étudiants

Plusieurs syndicats et collectifs étudiants se sont déjà heurtés en France à ce type de refus injustifiés de présidences d’université bornées : Aix Marseille Université, Paris-Dauphine, Sorbonne Nouvelle. À chaque fois, les gouvernances ont censuré ces événements. À chaque fois la justice a condamné l’université pour atteinte grave aux libertés démocratiques !
Les syndicats CGT UPJV et UNEF ont donc décidé de déposer un référé-liberté devant le tribunal administratif d’Amiens pour entrave à la liberté d’expression et de réunion.

Poursuivre la mobilisation et défendre le droit d’expression !

Alors que le génocide en Palestine se poursuit avec l’assentiment général des états européens et que le gouvernement intensifie son offensive autoritaire et austéritaire contre nos universités, il est plus que jamais crucial que les étudiants et les personnels puissent se rassembler librement sur les campus. L’université doit rester — ou doit redevenir — un espace de liberté et de libre débat ! Aucun recul ne doit être toléré !
Il est impératif que toutes les organisations politiques et syndicales des étudiants et des personnels se rassemblent et présentent un front unique, comme aujourd’hui. Les libertés de réunion, d’information et d’expression ne doivent pas être soumises aux caprices de présidences inféodées à l’ordre établi, qui cherchent à museler toute forme d’expression libre. Nous refusons catégoriquement la censure imposée par ceux qui veulent réduire l’université à un espace de soumission docile.

Afin de préparer la riposte et discuter de la situation politique actuelle, venez rencontrer les membres des organisations syndicales de l’université ainsi que le collectif Palestine Amiens ce jeudi 14/11 à 17h pour un rassemblement place d’armes à la Citadelle !

Le communiqué intersyndical-assos :
https://cgt.fercsup.net/IMG/jpg/communique_unitaire_-_censure_cine_debat_palestine.jpg