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vendredi 18 octobre 2024

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Communication CGT d’octobre 2024

Au niveau national dans l’ESR

Nous n’attendons rien de bon ni du gouvernement de Michel Barnier en général, ni de la nomination de Patrick Hetzel à l’ESR en particulier.

Ce gouvernement représente des forces politiques qui ont subi une lourde défaite aux dernières élections législatives et il ne propose que l’austérité pour les salariés et la complaisance, sinon davantage, à l’égard du Rassemblement National.

Le nouveau ministre de l’enseignement supérieur, Patrick Hetzel, professeur de gestion à Paris 2 Assas et membre des Républicains, est surtout connu pour être l’un des auteurs de la loi LRU de 2007. Plus récemment, il a participé aux campagnes contre la supposée influence de « l’islamo-gauchisme » à l’université, campagnes communes à la droite et à l’extrême-droite qui menacent la liberté et les franchises universitaires.

Pour sa première apparition officielle, il a choisi L’UNI, syndicat étudiant ultra- minoritaire d’extrême droite et a participé à sa dernière conférence le 12 octobre dernier.

A rebours de ce qu’on nous prépare sans doute, et pour retrouver un enseignement et une recherche publique libres et de qualité, nous réclamons :

  • l’engagement de crédits publics suffisants pour le fonctionnement normal et le développement des établissements.
  • le respect des libertés et des franchises universitaires.
  • l’abrogation des droits différenciés pour les étudiant·es originaires de pays hors UE.
  • l’abrogation de la LRU et du Pacte pour la Recherche, qui ne laissent aux universités que la gestion de la pénurie et organisent la concurrence entre les établissements, les équipes de recherche et les collègues enseignant.es et enseignant.es-chercheur.es
  • le maintien du statut national de la Fonction Publique d’État pour tous les personnels (contre toute territorialisation ou transfert de personnels vers les régions),
  • la création de postes pour la titularisation de tous·tes les contractuel·les sur des emplois pérennes,
  • l’augmentation du point d’indice et l’intégration des primes dans les salaires,
  • l’abandon de l’individualisation du traitement et des carrières
  • la suppression de la journée de carence en cas d’arrêt maladie
  • la fin des externalisations

Au niveau local, à la Sorbonne Nouvelle, la CGT se bat pour :

  • une campagne d’emplois qui réponde aux besoins de notre université,
  • une politique de cédéisation qui permette de stabiliser les personnels contractuels et leurs équipes. La CGT Sorbonne Nouvelle milite pour la CDIsation au troisième contrat maximum pour tous les contractuels de l’établissement, afin de stopper l’hémorragie et le turn-over que nous connaissons jusqu’à présent. Cette mesure prouverait l’engagement social qu’a pris la nouvelle Présidence avant son élection et rassurerait grandement nos collègues.
  • l’amélioration des conditions de travail et d’enseignement : recrutements, rémunérations à la hausse, gestion des locaux (salles de cours et bureaux), mensualisation des enseignant.es vacataires.

La direction de l’université a renoué avec le dialogue social, ce que nous apprécions, mais les annonces récentes concernant le resserrement de l’”équation budgétaire” nous font appréhender un changement de priorités.

Nous sommes particulièrement attentifs aux points suivants :

Locaux

L’exiguïté des locaux du campus Nation reste un problème, à la fois pour les enseignant·es, les étudiant·es et les BIATSS : pressions pour faire passer des enseignements en distanciel ou en “hybride” afin de “faire tenir” les cours dans les locaux du campus Nation, groupes de TD surchargés en licence, difficultés à trouver des bureaux pour les nouveaux et les nouvelles arrivant·es, demandes d’occupation alternée des bureaux, etc.

Les étudiants inscrits en présentiel ont droit à des cours… en présentiel.

Le “cadrage” du passage ponctuel des enseignements à distance par la CFVU est dangereux, comme nous l’avons fait valoir dans cette instance. Comment juger que les cours ne sont pas basculés à distance pour simple convenance personnelle des enseignant.e.s ? Le risque de banaliser le recours au distanciel pour régler des problèmes de locaux et d’emplois du temps est réel. Le résultat ? Une dégradation des formations proposées aux étudiant·es.

Chaires de professeur junior

Les financements et les recrutements sur projet, qui se multiplient, ne sont pas satisfaisants. Nous avons besoin de postes permanents et de financements pérennes pour renforcer les équipes de recherche et d’enseignement, promouvoir de vraies innovations pédagogiques et permettre aux services de travailler autrement que dans l’urgence. Les chaires de professeur junior, qui précarisent les jeunes chercheur.es et introduisent de nouvelles inégalités entre les enseignant.es-chercheur.es, ne sont pas des postes « en plus » ; ils entrent forcément en concurrence avec des postes de titulaires qui ne sont plus systématiquement renouvelés quand ils sont vacants.

Budget et masse salariale

Les pressions rectorales sur le budget de notre université ne sont pas justifiées. La pseudo-règle qui limite à 83% des recettes des universités la part des dépenses de personnels, récemment mentionnée dans une lettre de la rectrice, n’est pas inscrite dans les textes et n’a aucun sens pour une université de lettres et de sciences humaines comme la nôtre. L’État doit fournir les moyens de fonctionner aux universités.

Face à ces nombreux défis, votre soutien est plus que jamais nécessaire. Nous sommes déjà nombreux et nous nous tenons à votre disposition pour échanger, construire et combattre.

La force de la CGT Sorbonne Nouvelle, ce sont ses adhérents et ses militants.

Rejoignez-nous !