Madame la Présidente, Messieurs les Vice-présidents, Mesdames et Messieurs les membres du bureau de l’université,

Chers et chères collègues,

Le syndicat CGT FERC Sup de Paris 8 et les personnels et étudiant·es de notre université mobillisé·es depuis le 5 décembre contre la réforme des retraites n’ont cessé d’alerter la communauté sur les dangers que fait courir la LPPR aux principes fondateurs d’une université démocratique. On ne peut que se réjouir de vous voir prendre position contre cette réforme.

Nous espérons que cet engagement sera suivi d’effets et que la « mobilisation intelligente » à laquelle vous appelez (allp8 du 20 janvier [1]) n’aura pas comme première qualité d’éluder toute forme de mobilisation autre que l’expression d’une bonne conscience impuissante.

Parce que nous croyons que la situation est grave, aussi grave qu’elle l’était en 2009 lorsque notre université fut à la pointe du mouvement contre la LRU, il nous semble indispensable d’aller au-delà des motions dont les effets sont quasi nuls.

Des UFR appellent ouvertement à ce que la rentrée n’ait pas lieu, sinon sous les auspices de séminaires alternatifs. Nous les soutenons ! Et vous ?

Des laboratoires appellent à l’arrêt de toute activité publique ? Nous les soutenons ! Et vous ?

Des étudiant·es demandent à ne pas être pénalisé·es dans l’évaluation du premier semestre pour faits de grève. Nous les soutenons ! Et vous ?

Vous évoquez « l’élaboration de contre-propositions constructives et inventives ». Chiche. Mais nous vous le disons d’emblée : la question de la gouvernance – ce que ces gens appellent le management – étant au centre des dispositifs que le gouvernement compte mettre en place sans même en passer par la loi, ce sont d’autres engagements que nous attendons de votre part. Engagement sur la gestion des carrières. Engagement sur le maintien de l’égalité des services. Engagement sur la répartition des crédits pérennes à la recherche.

Le débat sur ces trois rapports et les mesures qui s’en déduisent, réclame un vrai travail critique, qu’un simple « grand format » [2] ne saurait couvrir. Surtout si, comme dans les épisodes précédents, la parole n’est donnée aux collègues qu’une fois la salle vidée aux trois quarts…

Vous en appelez à la tenue d’états généraux de la recherche et de l’ESR. Chiche. Commençons ici et maintenant. Les 1 et 2 février doit se tenir la coordination des universités et laboratoires en lutte. Décrétons que la semaine prochaine est banalisée, ouverte aux débats contradictoires :

• sur les effets de 10 ans de LRU ;
• sur l’amplification annoncée par la LPPR ;
• sur l’université que nous voulons ;
• sur les moyens que se donne Paris 8 pour construire cette université.

Veuillez croire, Madame la Présidente, Messieurs les Vice-présidents, Mesdames et Messieurs les membres du bureau de l’université, en l’assurance de notre attachement indéfectible dans un service public de l’ESR démocratique, digne et respectueux du travail de tous et toutes.

La CGT FERC Sup Paris 8, le 21 janvier 2020