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21/01/2025
10 millions d’économies sur le budget 2025, pour nous c’est non !
Pourquoi la CGT a voté contre la proposition de budget au CA du 16 janvier
Chères et chers collègues,
Le jeudi 16 janvier s’est tenu un conseil d’administration extraordinaire, convoqué par l’Administrateur Provisoire à la demande du Recteur, qui a rejeté le budget 2025 voté en décembre 2024. En effet, le Rectorat a demandé à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne de réaliser des économies à hauteur de 10 millions d’euros.
Si l’Administrateur Provisoire nous a indiqué, lors d’une rencontre le 15 janvier, y avoir été associé, ce nouveau projet de budget, transmis au Rectorat fin 2024, comportant des propositions de coupes budgétaires à hauteur de 8,5 millions d’euros, résulte des arbitrages effectués par la présidence sortante.
Il importe de le garder en tête : c’est en grande partie à cause des choix politiques budgétaires qui ont été faits par cette même équipe sortante durant leur mandature que l’Université est dans une situation financière difficile. Même si des causes externes à l’Université, résultant de la politique nationale menée depuis bientôt 15 ans par les gouvernements successifs, ont abouti à mettre à genoux les universités françaises à coup de réformes continues et de coupes budgétaires de plus en plus insoutenables (non-compensation du GVT - Glissement Vieillesse Technicité -, compensation partielle de l’augmentation du point d’indice, et tant d’autres mesures actant le désengagement de l’État), la présidence sortante a sciemment fait des choix budgétaires qui ont aggravé dramatiquement la situation financière de l’Université, dont elle ne saurait être dédouanée.
On ne pourra pas dire que c’est la politique indemnitaire indigente qui nous a été proposée depuis quatre ans qui a aggravé le déficit. Nous rappelons que notre établissement propose aujourd’hui à ses agent·es l’un des régimes indemnitaires les plus low-cost de France, et ce malgré les importantes sommes allouées par le ministère, qui ont abondé le budget de notre établissement pour aider à revaloriser l’IFSE, régime indemnitaire des personnels des Bibliothèques, Ingénieurs, Administratifs, Techniciens, Pédagogiques, Sociaux et de Santé (BIATPSS). Nous restons profondément indigné·es par ces choix budgétaires, qui ont conduit à davantage de précarisation, et ce en période de forte inflation générale des prix, comme nous l’avons dit et répété en CSA et au CA.
On ne pourra pas dire que ce sont les créations de postes de BIATPSS de catégorie C et B qui ont également aggravé le déficit, ni même les rehaussements de postes demandés lors des campagnes emplois successives, qui n’ont que peu ou pas abouti. Rappelons-nous les chiffres tronqués de la campagne emploi BIATPSS 2025, que nous avons dénoncés, visant à présenter un bilan faussement positif (maintien de contractuel·les dans une situation précaire, refus de repyramidages, mentions « favorable sous condition » qui équivalent à un non, etc.), comme nous l’avons montré dans nos précédentes communications.
On ne pourra pas dire que ce sont les publications de 100% des postes d’enseignant·es-chercheurs qui ont aggravé le déficit, puisque la politique de gel des postes continue d’être maintenue.
On ne pourra pas dire que c’est la politique RH pour la gestion des enseignant·es contractuel·les (PAST/MAST/CPJ/ATER) qui a aggravé le déficit, puisque cette politique n’est tout simplement pas menée.
On ne pourra pas dire que c’est la politique RH en faveur de la carrière des agent·es de Paris 1 qui a aggravé le déficit.
On ne pourra pas dire que les conditions matérielles pour l’enseignement (locaux notamment) se sont améliorées.
On ne pourra pas dire que c’est la politique sociale, et notamment le soutien financier de l’université à une restauration pour tou·tes, qui aura aggravé le déficit (RIP les tickets resto pour tou·tes celles et ceux qui sont privé·es de solution de restauration...).
Nous souhaitons interpeller nos collègues sur la nécessité de mettre fin à la gestion budgétaire politiquement nuisible de notre établissement : dépenses d’agrément (travaux de confort, rénovation somptueuse des locaux de la présidence, achat d’une prestation pour de nouveaux logos pour l’établissement etc.), recours à des cabinets de conseils privés hors de prix, multiplication du nombre de Vice-Président·es ou de chargé·es de mission, montants inconsidérés de primes versées à quelques-un·es...
Nous exigeons de la future présidence une politique de réallocation des ressources en faveur du fonctionnement des services, des agent·es les plus précaires, de campagnes d’emploi BIATPSS et EC à la hauteur de nos besoins - bref, une politique de service public digne de ce nom.
Pour la CGT, il est impossible de continuer à accepter, comme c’est le cas depuis bientôt 15 ans, des coupes budgétaires inadmissibles, des "efforts" supplémentaires, accompagnés d’un chantage odieux sur la non-publication de postes vacants d’enseignant·es et de BIATPSS, sous prétexte de faire des économies. Il est de la même façon insupportable de nous demander de faire des choix en terme d’investissement, lorsque l’on connaît la situation patrimoniale dégradée de nombreux sites de l’Université, et alors que nous ne savons toujours pas comment il sera possible d’ouvrir le nouveau site de La Chapelle sans aucun moyen financier et humain supplémentaire.
La CGT Paris 1 ne peut se satisfaire d’une telle dégradation budgétaire. L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne doit pouvoir fonctionner normalement, dans le cadre des missions qui sont les siennes : un service public d’enseignement supérieur et de recherche de qualité, inclusif et émancipateur, pour tous les personnels et enseignant·es, au service des étudiant·es.