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L’accompagnement en orientation suppose une démarche réflexive et s’inscrit dans la durée. Il suppose des compétences en conduite d’entretien qui ne peuvent s’acquérir que par des formations spécifiques et l’expérience, basées sur de solides savoirs en psychologie de l’orientation.
A quoi il faut ajouter une connaissance approfondie du système éducatif, et un travail de veille permanent sur ces sujets.
Les conseillères d’orientation psychologues, de par leur formation, étaient en mesure d’accompagner les collégiens et lycéens dans leurs choix d’orientation. Pour autant, leur présence en termes de temps, et la marginalisation de leurs missions au sein des établissements scolaires, ne leur permettaient pas d’assurer ces missions d’accompagnement de manière optimale.
Alors que leurs missions en orientation étaient encore reconnues sur le plan idéologique, faute de l’être sur le plan politique, l’état n’apportant pas les moyens des missions affichées, elles ont aujourd’hui disparu de l’appellation générique de leur métier et l’on parle de Psy EN en lieu et place de COP. Le retrait du mot orientation n’est pas le fruit du hasard et leur rôle dans ce domaine se limite dorénavant à la formation en urgence de professeurs principaux engagés dans des missions d’orientation auxquels ils sont ouverts dans le meilleur des cas, mais bien souvent rétifs. Or, former des accompagnants en orientation n’est pas l’affaire de deux heures, et la motivation est un prérequis nécessaire, voire indispensable.
Est-il nécessaire d’ajouter que les compétences afférentes aux métiers de la pédagogie et à ceux de l’orientation ne sont pas les mêmes. A-t-on l’idée de demander à une psychologue de l’éducation nationale de dispenser un cours de mathématiques ?
Nier l’importance des compétences spécifiques du métier de conseiller-ère d’orientation psychologue est discriminatoire. La capacité à développer une démarche introspective est en lien avec le niveau de langage et de culture, lui-même corrélé aux milieux socio-culturels dans lesquels évoluent les personnes. D’où l’impérieuse nécessité de pérenniser et renforcer le rôle, les moyens et la reconnaissance au sein des établissements du secondaire et du supérieur, et à l’échelle nationale de ces professionnel-les de l’accompagnement en orientation.
Or, nous assistons à contrario, au démantèlement de ces métiers au profit d’une orientation informative, voire prescriptive, le concept même d’orientation étant aujourd’hui circoncis à l’adéquation entre formation et insertion professionnelle. C’est dans cette logique de rentabilité immédiate et quantifiable que doit s’inscrire le jeune, sans avoir dorénavant la possibilité d’interroger ses motivations, valeurs, et capacités dans le cadre d’un accompagnement qui pourtant lui permettrait d’investir pleinement un travail choisi, inscrivant son parcours personnel dans les enjeux sociétaux de son temps.
Et l’on voit se multiplier les cabinets d’accompagnement en orientation payants, creusant encore l’inégalité des chances, confortant un déterminisme social nié dans le langage et pourtant encouragé dans les actes et les choix politiques.
La CGT revendique le droit à l’exploration personnelle et professionnelle dans le cadre d’un accompagnement individualisé mené par des professionnels-elles pour chaque collégien-ennes, lycéens-ennes, étudiants-tes.
Nous affirmons que l’accompagnement en orientation ne se résume pas à un coût qu’il faudrait éradiquer, nous affirmons que l’accompagnement en orientation est un facteur de réussite et un investissement à moyen terme qui participe au renforcement de l’égalité des chances.
Et nous revendiquons la reconnaissance des métiers de l’accompagnement en orientation dans toutes leur complexité, au sein des établissements du secondaire et du supérieur, et l’augmentation massive de ces professionnels pour répondre aux besoins de tous les élèves, étudiants-tes, et leur permettre de réussir dans la construction de leur parcours.
Dans le cadre de ces revendications, comment ne pas évoquer l’effet dévastateur de la politique du gouvernement dans toutes les sphères du médico-social et de l’éducatif, qui pour des raisons d’économie à court terme nie la notion même d’accompagnement dans des métiers dont il est pourtant le cœur, mettant à mal la qualité de service aux usagers dans nos hôpitaux, nos Ehpads, nos maisons de l’enfance….
La bataille du temps aujourd’hui est aussi celle du temps de l’accompagnement, et c’est en cela que le combat pour soutenir les métiers de l’orientation rejoint celui des infirmiers-ères, aide-soignant-es, médecins, enseignants-tes, éducateurs_trices….
Dans ces métiers où l’on parle autant de mission que de travail, de vocation que de métier, le déni du temps de l’accompagnement, la prévalence de la rentabilité immédiate sur le bien-faire, la réduction de ces savoir-faire à des actes quantifiables et rentables représente un déplacement des valeurs fondamentales qui forgent ces professionnels et les tiennent debout.
La CGT considère que l’état en tant qu’employeur, en s’attaquant aux valeurs fondamentales de ces métiers et aux motivations profondes de ces professionnels, met en danger leur santé et exige que cessent les baisses d’effectifs, destruction de métiers, dénaturation du travail et déni des personnel-lles responsables et pleinement acteurs-trices de leur travail au service de l’autre.
CGT-FERC-SUP Université de Cergy-Pontoise