Imaginez un étudiant ou une étudiante, inscrit·e à Rennes 2 et prêt·e à s’engager dans des études supérieures, mais contraint·e dès le départ de renoncer à son projet ! C’est le triste sort réservé, peu après la rentrée, à de nombreux étudiant·es en situation de handicap (ESH) à Rennes 2.

Un système d’accompagnement saturé

Depuis fin septembre, le Relais handicap est saturé. Les ESH ne peuvent plus obtenir de rendez-vous au premier semestre pour une première demande d’aménagement d’études, en contradiction flagrante avec la procédure officielle détaillée ici : https://etudiants.univ-rennes2.fr/formation/situation-handicap.

Cette situation inadmissible empêche les étudiant·es, qu’ils présentent un handicap temporaire ou permanent, de formuler des demandes d’aménagement adéquates.Or, un rendez-vous avec le Relais handicap est indispensable pour informer les étudiant·es de leurs droits et leur permettre de bénéficier des aménagements nécessaires à la réussite de leurs études et examens.

Il est par ailleurs regrettable de constater que les aménagements accordés aux ESH ne sont pas toujours appliqués en réalité, faute de personnel, de moyen et d’infrastructure.

Ces étudiant·es, déjà fragilisé·es et souvent confronté·es à des parcours longs et complexes, se retrouvent aujourd’hui dans le désarroi, délaissé·es et désorienté·es. Parmi ces étudiant·es, certain·es ont déjà décidé de renoncer à leurs études !

Pourquoi cette situation quasiment dès la rentrée ?

La réponse est simple et réside dans le manque de moyens alloués par l’université au Relais handicap. Ce dispositif doit faire face chaque année à une augmentation des demandes de 15 à 20 % depuis plus de 5 ans, sans que les effectifs des chargé·es d’accompagnement des ESH ne soient renforcés, créant ainsi un goulot d’étranglement. A noter que le CNESER (Conseil National Consultatif de l’Enseignement Supérieur) préconise pourtant d’avoir 1 personnel chargé de l’accompagnement pour 100 étudiant.es en situation de handicap. Avec plus de 1 100 étudiant.es concernés et seulement 5 chargé·es d’accompagnement, le Relais handicap est en sous-effectif chronique.

Une obligation réglementaire

Le schéma directeur sur le handicap ne doit pas se limiter à un vœu pieux : il doit devenir un objectif opérationnel. Ce manque de moyens soulève des questions sur la volonté politique d’inclure les étudiant·es en situation de handicap. Or, il ne s’agit pas d’une question de bonne volonté, mais d’un respect fondamental du Code de l’éducation, dont l’article L123-4-1 stipule clairement que tous les étudiant·es, y compris celles et ceux en situation de handicap, doivent pouvoir accéder à l’enseignement supérieur dans les mêmes conditions.

Face à cette situation alarmante, nous demandons :

• Le recrutement immédiat et en urgence de personnel supplémentaire au sein du Relais handicap pour garantir un accompagnement de qualité à tous les étudiant·es primo-accédants en situation de handicap.
• La création de postes pérennes supplémentaires de chargé·es d’accompagnement afin de faire face aux besoins croissants, d’informer les étudiant·es de leurs droits, leur proposer des aménagements personnalisés tenant également compte de l’accessibilité des locaux des campus et assurer un suivi de qualité.
• La création d’un poste de référent·e handicap à temps plein pour piloter la politique d’inclusion de l’université et veiller à sa mise en œuvre effective.

Le parcours universitaire des étudiant·es en situation de handicap ne doit pas être un parcours du combattant ! Nous ne pouvons pas accepter que des étudiant·es soient privé·es de leurs droits à l’éducation et de leurs chances de réussite !

Mobilisons-nous tous et exigeons des actes forts, des moyens supplémentaires et une politique d’inclusion à la hauteur !

RDV le mardi 22 octobre 2024 à 12h devant la présidence pour nous faire entendre !

CGT Rennes 2 – SUD Rennes 2 – SNPTES – Handi’Rennes 2 – Sgen-CFDT BZH – Union Pirate - Solidaires étudiant·e·s