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Site web du Syndicat CGT FERC Sup de l’Université Lyon 1
Bonjour,
Pour information, vous trouverez ci-dessous le courriel de la présidence de l’Université Lyon 2 adressé à l’ensemble des personnels.
Anne Roger, Thomas Blossier et Pierre Bénéteau pour les organisations syndicales Snesup-FSU, Sud et CGT de Lyon 1.
Original Message --------
Cher.es collègues,
L’Université Lyon 2 est particulièrement attachée à promouvoir un projet dynamique, collectif et collaboratif pour le site Lyon - Saint-Etienne et à œuvrer pour une coordination et une coopération renforcées entre les établissements. Il en va de la qualité des formations et de la recherche, du service rendu aux usager.es, d’une meilleure visibilité de nos activités aux niveaux local, national et international. C’est en ce sens que nous avons notamment plaidé, au cours des derniers mois, en faveur d’un nouveau modèle pour l’Institut des Sciences de l’Homme (ISH), future Maison des Sciences de l’Homme (MSH), en faveur de nouvelles modalités d’organisation et de coordination pour l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE), en faveur d’un travail concerté sur les attendus du Plan étudiant, en faveur du développement de projets culturels communs, en faveur d’une stratégie commune pour la formation continue…
Il nous semble que le projet Idex fait précisément sens s’il permet de structurer l’action des établissements en vue d’une dynamique scientifique et d’une offre de formation renforcées et plus cohérentes, mettant à profit la diversité des domaines, des spécialisations et des savoir-faire qui fait la richesse du site. C’est là l’ambition exprimée par le slogan de l’Idex Lyon, « l’excellence partagée ».
Cette ambition est aujourd’hui fortement remise en question par les évolutions du projet. Cinq chef.fes d’établissements (ENS, INSA, Universités de Lyon 1, Lyon 3 et Saint-Etienne) ont en effet pris la décision de construire entre eux/elles une « université cible » dans le cadre de l’Idex et d’en exclure les autres établissements. Alors que, depuis plusieurs mois, tous les séminaires Idex (au cours desquels la question de la participation des différents établissements à l’université cible devait être discutée) ont été reportés ou annulés, cette décision prise de manière unilatérale, sans concertation, vient d’être annoncée ce matin en bureau de l’Université de Lyon.
Cette manière de procéder est pour le moins contestable :
Notre éviction de l’université cible n’est pas acceptable.
Elle représente une aberration pour la structuration à venir du site en privilégiant des logiques de concurrence plutôt que de coopération entre établissements et en interdisant les rapprochements pourtant indispensables entre les universités lyonnaises de Droit, Économie, Gestion, Arts, Lettres, Langues et Sciences humaines et sociales. Elle constitue un affaiblissement du projet scientifique en écartant notre établissement, un des plus dynamiques dans le domaine de la recherche, et en menaçant de déstructurer les partenariats scientifiques existants.
Les arguments avancés ne sont pas non plus entendables : notre université n’est pas le seul établissement à formuler des réserves sur les « principes incontournables » et l’expression de ces réserves est une condition nécessaire pour faire avancer collectivement les discussions et les projets. Ces derniers n’ont que trop souffert jusqu’à présent d’une incapacité à formuler et donc à dépasser les dissensus.
Un autre argument justifiant l’éviction de l’Université Lyon 2 de ce projet d’université cible est celui de l’impératif que nous nous faisons de présenter les avancées du projet et d’en débattre en instances et assemblées plutôt que de laisser sa présidence engager seule l’établissement. Cette pratique, dont nous pouvons nous enorgueillir, n’a jusqu’à présent bloqué aucun projet et a au contraire permis à l’université d’avancer plus solidement car elle décide collectivement. Nous ne pouvons que souhaiter, pour les personnels et les étudiant.es du site, que cette méthode prévale pour l’ensemble de nos projets communs.
Il est tout à fait envisageable que l’université cible ne regroupe pas, dans un premier temps au moins, tous les membres de l’Idex. En juillet, les chef.fes d’établissements s’étaient ainsi accordé.es sur le principe d’une dissociation entre le périmètre du projet Idex (tous les membres du consortium participent à la dynamique scientifique, aux appels à projets, au développement des axes et à l’émergence de nouveaux axes…) et le périmètre de l’université cible (l’établissement intégré visant notamment un positionnement dans les classements internationaux). Face aux difficultés évidentes de construire un projet d’université cible avec l’ensemble des partenaires, compte tenu de leurs caractéristiques respectives, il semblait en effet souhaitable d’engager une construction sur un périmètre plus restreint, permettant à tous de contribuer au projet scientifique et à quelques-uns de bâtir une structure intégrée formant cette « université de rang mondial » attendue dans le cadre des Idex. Mais il revient évidemment à chaque établissement de se prononcer quant à sa participation à cette université cible sur la base de propositions claires tant sur les caractéristiques de cette intégration que sur l’articulation de ses activités de formation et de recherche avec les autres établissements du site. Le document des « principes incontournables » ne le permet pas aujourd’hui.
Nous récusons donc fermement la méthode employée et la décision prise par quelques établissements. Nous n’acceptons pas ce coup de force et entendons continuer à participer aux échanges sur ce projet d’université cible.
Bien sincèrement,
L’équipe présidentielle