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Page web de la CGT FERC Sup 42
Les effets sur l’emploi des politiques d’austérité se font cruellement sentir à l’université. Parce que, depuis quelques années, les universités ne créent quasiment plus de postes d’enseignants-chercheurs titulaires et qu’elles tendent par ailleurs à en geler ou à en supprimer, la situation est devenue catastrophique dans de nombreux départements.
Nous, enseignants du département des sciences de l’éducation de l’université de Saint-Étienne, qui exerçons dans un des départements universitaires les plus sous-encadrés en France, nous voulons, en prenant appui sur notre situation, alerter sur les effets de l’absence de recrutement d’enseignants-chercheurs titulaires.
Cette année, notre département compte 4,5 enseignants-chercheurs titulaires pour encadrer un cursus complet de 600 étudiants (les départements de même taille disposent en moyenne de 15 à 25 enseignants-chercheurs). Il fonctionne avec plus de 40 vacataires, 2 ATER et 2 CDD d’un an renouvelable, occupés par de jeunes collègues, dont les conditions de salaire et d’emploi sont désastreuses (800 euros pour 192 h de cours annuel ; 1600 euros pour 384 h). Moins d’une heure de cours sur cinq est assurée par un enseignant-chercheur titulaire. Malgré cela, voilà deux ans que notre département n’a pas obtenu de poste et il n’est pas prévu de lui en accorder cette année.
Ce sous-encadrement produit des effets en cascade : non-recrutement des docteurs sans poste, conditions de travail désastreuses pour titulaires et précaires, manque de disponibilité des enseignants pour les étudiants. Notre problème s’étend aussi aux autres départements de l’université avec lesquels nous sommes, à regret, placés en concurrence. Sans création de postes, il faudrait, en effet, pour rééquilibrer les ressources, procéder durablement à des réaffectations de postes entre composantes ou au sein des composantes.
Par cette pétition, nous souhaitons informer la communauté universitaire de notre situation et recueillir son soutien. Mais nous avons conscience que notre situation recouvre des enjeux qui nous dépassent. Les départements comme le nôtre ne doivent pas devenir des "laboratoires du changement" et servir à expérimenter ainsi qu’à légitimer une baisse drastique du nombre d’enseignants-chercheurs titulaires à l’université et, corollairement, le développement d’emplois précaires et mal rémunérés. Si ces situations finissent par être acceptées, ces départements ne manqueront pas de devenir la preuve vivante qu’un cursus complet de plusieurs centaines d’étudiants peut fonctionner avec un nombre très réduit d’enseignants-chercheurs titulaires, ce qui contribuera à relativiser la portée des futures revendications sur les recrutements.
Dans un contexte où l’IGAENR fait des propositions particulièrement inquiétantes de modulation de service pour les enseignants-chercheurs, il est indispensable que les enseignants-chercheurs titulaires se mobilisent pour l’emploi scientifique et pour défendre leurs conditions de travail. Leur mobilisation doit converger avec celle, actuellement en cours, des personnels précaires de l’enseignement supérieur et, plus généralement, de ceux qui luttent pour défendre le droit du travail.
Ensemble, interpellons tant les responsables politiques que les présidents d’université pour :