"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Partageant la volonté affichée par le président de l’UJF d’avancer dans la construction du projet de l’université unique de Grenoble, nous constatons que l’EPCS, dont les statuts nous sont soumis aujourd’hui, ne constitue pas une structure intermédiaire appropriée à la réalisation de cet objectif.
Comme nous l’avons répété à maintes reprises, l’EPCS qui nous est proposé est un établissement public universitaire « de plus », qui viendra s’ajouter aux 5 établissements existants. Il aura son propre fonctionnement, sa propre administration ... Cet empilement de structures n’est certainement pas un gage d’efficacité.
Par ailleurs, l’EPCS est un établissement :
Dont les représentants du personnel et les étudiants (uniquement des Doctorants) seront quasiment absents, leur représentation étant très faible au CA de l’établissement, et aucune instance paritaire n’étant prévue à ce jour ;
Qui met en place un comité consultatif "Vie étudiante" où seront présents des étudiants non-doctorants, qui n’aura aucun pouvoir de décision, donc, ne pourra pas représenter les étudiants, qu’ils soient directement concernés par l’opération campus ou non.
Auquel on va transférer (et non déléguer) des compétences particulièrement importantes, comme le collège doctoral unique, ou la gouvernance du plan campus ;
Qui n’apporte strictement rien au personnel, que ce soit en termes de mobilité inter-universitaire, de conditions de travail, de politique sociale, de réduction de la précarité... D’autant plus que le transfert des personnels contractuels des 5 établissements vers l’EPCS risquerait de leur faire perdre le bénéfice de leurs années d’ancienneté ;
Qui instrumente la séparation de l’enseignement et de la recherche puisque le collège doctoral sera isolé au sein de l’EPCS ;
Qui organise la compétition entre établissement et conduira à un système universitaire de site à plusieurs vitesses.
Nous aurions pu à la rigueur accepter cette solution à titre provisoire si :
les perspectives politiques étaient claires, pour aller vers une université unique de plein exercice, qui répondrait vraiment aux besoins. En plus, cet objectif serait bloqué en particulier par l’art 10 des statuts stipulant « la délibération ... à l’unanimité des présidents et chefs d’établissement ... » ;
nous avions pu travailler en amont et collectivement sur les statuts de l’EPCS, comme nous l’avions demandé en intersyndicale.
Ce n’est malheureusement pas du tout le cas : la lettre d’accompagnement des statuts de l’EPCS signée par les 4 présidents et administrateur général est particulièrement floue et n’engage à rien... D’autant plus que cette lettre est à « usage interne » et ne sera pas communiquée au ministère.
Nous déplorons par ailleurs que les statuts qui nous sont soumis au vote aient déjà été validés par le ministère, donc notre approbation ou non approbation n’est qu’une question de forme !
Enfin nous regrettons que la construction de cet EPCS soit principalement motivée par la gestion du plan 10 campus plus que par la volonté affirmée d’aller vers une véritable Université de Grenoble ; qui plus est : ces financements qui demeurent hypothétiques organisent le désengagement de l’Etat des universités, puisque ces financements ont vocation à financer des bâtiments privés en remplacement de bâtiments publics gérés par l’état.
C’est pourquoi nous les signataires votons contre la création de l’EPCS.