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Élections aux conseils centraux UGA : professions de foi, candidat·es, communications
Le Conseil d’Administration (CA) et Conseil Académique (CAc), sont renouvelés cette année. Ces élections interviennent dans un contexte très difficile pour les personnels comme pour les étudiant·es de l’UGA, du fait des politiques de casse du service public et de l’austérité généralisée, mais aussi de la politique de la présidence sortante au cours du précédent mandat.
Dans un premier message, nous avons expliqué pourquoi nous devons revoter. Dans ce deuxième message, nous revenons sur le bilan de ce mandat, les difficultés auxquelles l’UGA et ses personnels doivent faire face, et ce que les élu·es CGT ont pu porter, dans les instances comme ailleurs, ces dernières années.
Si nous n’organisons pas de réunion spécifiquement pour les élections, nous sommes par contre auprès des personnels tout au long de l’année, dans le cadre d’accompagnements, d’heures mensuelles d’information, de tournées de service, etc.
Tou·te·s les personnels sont concerné·es, et chacun·e vote 3 fois, pour 3 conseils différents :
Le conseil académique est composé de la CR et de la CFVU.
Ces conseils traitent aussi de certaines questions individuelles : la commission recherche est consultée lors des recours en cas de non réinscription en doctorat ; les conseils en formation restreinte examinent les questions individuelles liées aux carrières des enseignant·es-chercheurs·ses (recrutements, promotions, primes, etc.).
Une seule condition pour être électeur·ice : exercer ses fonctions au sein de l’UGA (services centraux et ses composantes), quel que soit votre statut : agent·es titulaires ou contractuel·les, BIATSS, enseignant·es, enseignant·es-chercheur·ses, doctorant·es, apprenti·es, vacataires (sous conditions) de l’université, mais aussi ITA et chercheur·ses (CNRS, INRIA…) des UMR (Unités Mixtes de Recherche) rattachées à l’établissement.
Par la suite, ce sont les membres du CA qui auront à élire celle ou celui qui présidera l’UGA, parmi une ou plusieurs candidatures éventuelles. Pour le moment deux candidat·es se profileraient. Concernant l’élection du président de l’UGA, au vu du bilan que nous vous présentons aujourd’hui, les élu·es CGT auront pour mandat de s’opposer à la reconduction du président sortant, et donc de ne pas voter pour le candidat Y. Lakhnech. Ensuite, quel que soit la·le président·e élu·e, la CGT restera indépendante ; nos élu·es doivent être le plus nombreuses et nombreux possible pour être en mesure de faire avancer nos revendications et défendre notre mission de service public.
La création de l’établissement expérimental puis sa pérennisation, conduites à marche forcée, continuent de dégrader les conditions de travail des agent·es. Comme nous l’avions martelé au sein des différentes instances, le gigantisme produit ses effets délétères : surcharge et perte de sens du travail, multiplication des strates, turnover, circulation difficile entre les services des informations indispensables pour fonctionner, multiplicité de procédures complexifiées... S’ajoute à cela la multiplication des appels à projets induisant une concentration des financements sur un petit nombre de projets, au détriment du temps long nécessaire pour la recherche et la mise en place des activités de formation. La CGT s’est opposée et condamne ces méthodes de gestion de la recherche qui l’asservissent tout en lui faisant gaspiller beaucoup de temps.
Les plans successifs de suppression et de « différés » de postes par dizaines, décidés par la Présidence et votés par le CA, ont pour conséquence une surcharge de travail et participent à une perte d’attractivité dans tous les métiers ce qui implique une surcharge de travail des personnels en poste, mais aussi à l’accroissement des recrutements précaires (recrutement de CDD plutôt que des ouvertures de concours), des conditions d’enseignement dégradées (augmentation des effectifs étudiants, diminution du nombre d’heures de cours, ...). Cette rentrée illustre aussi la dégradation du service public, avec la réduction des maquettes et des problèmes d’inscription dans certaines composantes.
Nous l’avons dénoncé à plusieurs reprises pendant le mandat qui vient à son terme, le « dialogue social » à l’UGA est rendu très difficile par le président sortant.
Suite au décès d’un doctorant en août 2023, les représentants du personnel à la formation spécialisée santé et sécurité au travail ont demandé à l’unanimité la tenue d’une réunion exceptionnelle. Cette demande a été refusée par le président sortant. Ce refus s’est accompagné de divers débordements à l’encontre de camarades représentants des personnels.
En tant que représentant·es des personnels, nous faisons face très régulièrement aux comportements suivants qui compliquent encore l’exercice de nos mandats :
Nous avons aussi régulièrement connaissance d’autres instances, réunions de travail, relations institutionnelles tout aussi dégradées. Nous tenons à rappeler que les conflits ou désaccords, à quelque niveau que ce soit, peuvent être gérés de manière apaisée et non violente ; que le débat, la liberté d’opinion et d’expression doivent rester la règle. Les personnels, comme leurs représentant.es ne sont pas respecté.es par la présidence sortante, et nous déplorons ce climat agressif qui s’ajoute à des conditions de travail qui se dégradent. Et enfin, que chacun·e a droit a des conditions de travail dignes et respectueuses de son intégrité physique et mentale, y compris pendant l’exercice d’une fonction ou d’un mandat d’élu·e ou de représentant·e des personnels.
Bien que l’exercice de ce mandat fut difficile, nous restons déterminé·es à défendre les conditions de travail de tous les personnels de l’UGA ainsi que notre mission de service public. Vous nous aviez fait confiance lors des dernières élections ce qui a aidé les élu·es CGT dans l’exercice de leurs mandats, et vous invitons à voter CGT encore et toujours plus nombreux et nombreuses pour maintenir collectivement un service public et des conditions de travail correctes.
Malgré les difficultés et les contraintes imposées, ces instances et le combat syndical qu’on y mène permettent de gagner : l’année 2021/2022 s’est par exemple conclue par des avancées pour les contractuel·les de l’UGA. Nous avons ainsi obtenu l’alignement des grilles de rémunération des contractuel·les sur celles des titulaires, la durée du passage d’échelon pour les contractuel·les de catégorie C a été largement raccourcie.
Pour les enseignant·es contractuel·les, nous avons obtenu l’alignement des primes des enseignant·es en CDI, ainsi qu’une clarification et un allègement des contraintes pour le passage en CDI, pour les enseignant·es qui enchaînent les CDD sans espoir de titularisation.
Des négociations ont aussi eu lieu avec la présidence pour obtenir la mensualisation effective (établie par la LPR), et la contractualisation des vacataires. Une première proposition de contrat a déjà été obtenue, mais elle est insuffisante : la négociation et la mobilisation continue !
À Sciences Po, la CGT et Sud éducation, luttent depuis quelques mois, avec les personnels et les étudiant·es contre le projet d’externalisation du nettoyage.
Enfin, les élu·es CGT travaillent dans toutes les instances où sont discutées les carrières, promotions, mutations, des personnels (titulaires et contractuel·les, Biatss, enseignant·es, enseignant·es-chercheurs·ses), pour assurer autant que possible l’objectivité des critères d’examen des dossiers, l’équité dans le traitement des dossiers, l’égalité femmes/hommes et la prise en compte de situations particulières. Les élu·es CGT ont défendu dans ces instances le droit à la formation, à une progression de carrière pour tou·tes, à la mobilité, aux mutations prioritaires (rapprochement de conjoint·es) souvent mises à mal au nom de l’« excellence ».
Les politiques d’austérité, de gel voire de baisse des budgets de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par les gouvernements successifs, ont des effets très concrets à l’UGA. Ces politiques ont été accompagnées, par les présidences successives, qui ont enchaîné les plans d’austérité et de suppressions de postes. Or nous avons besoin d’un service public de l’ESR, accessible au plus grand nombre, qui offre aux étudiant·es et aux personnels les meilleures conditions de travail et d’étude ! La CGT s’est donc opposée, à chaque fois qu’elle a pu, à ces suppressions de postes, en tentant systématiquement d’associer les personnels dans la défense de leur travail.
Les choix politiques inscrits par la présidence dans le dernier contrat pluriannuel, négocié en 2021 entre l’UGA et le ministère, vont à l’encontre de ce que devrait être pour nous un service public d’enseignement supérieur et de recherche, émancipateur, et ouvert à toutes et tous. Exemple parmi d’autres, pour la formation, l’accent est mis sur le développement des compétences individuelles, en faisant l’impasse sur les qualifications et les garanties collectives qui y sont associées, en terme de protection sociale notamment.
Dans la lignée de la Nouvelle Gestion Publique et des politiques basées sur l’« efficience », ce contrat pluriannuel égrène les indicateurs et les jalons, avec une logique d’ensemble : faire toujours plus (plus de publications, plus d’adéquation formation-emploi, plus de réponses aux appels à projets, plus de contrats de recherche,...), avec toujours moins : seul indicateur pour l’UGA sur les ressources et la trajectoire financière, le « taux de ressources propres » ! Dans son contrat pluriannuel négocié avec le ministère, l’UGA a choisi, ou s’est vu imposé, de ne pas parler d’une éventuelle hausse de la dotation globale de fonctionnement, ni des moyens fournis par le ministère pour remplir ce contrat… En conseil académique, les élu·es CGT et FSU ont toutefois réussi, grâce à l’appui d’autres élu·es, à faire enlever de ce contrat pluriannuel toute mention du « classement de Shangaï ».
Propos sexistes, discriminations, agressions : les violences sexistes et sexuelles (VSS) sont malheureusement répandues dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR). L’UGA n’est pas épargnée ; la CGT a longtemps revendiqué la mise en place d’une cellule de veille spécifique pour les VSS, et se félicite donc de la création d’une telle cellule, puis de l’élargissement de ses compétences à toute situation, de VSS mais aussi de discrimination ou de harcèlement au travail. Les élu·es CGT sont maintenant attentif·ves au bon fonctionnement de cette cellule, aux moyens attribués, au fait que les dossiers soient réellement traités et qu’une suite soit donnée le plus souvent possible.
Le bilan du dispositif VSSDH doit être présenté une fois par an en formation spécialisée santé sécurité et conditions de travail (F3SCT) et en comité social d’administration d’établissement (CSAE). La présentation de ce bilan a été annulée et reportée à plusieurs reprises par l’administration malgré nos relances. Ce bilan n’a finalement pas été présenté pendant le mandat du président sortant, malgré l’obligation réglementaire.
Dans toutes les discussions qui concernent les carrières et rémunérations, les élu·es CGT essaient systématiquement de mettre en lumière les discriminations potentielles, et agissent en faveur de l’égalité femmes/hommes. Les biais et stéréotypes de genre persistent à tous les niveaux, et ont des effets concrets, rendus visibles à l’UGA notamment grâce au travail des services RH sur le rapport social.
Enfin, dans le (court) mandat jusqu’à l’annulation des élections, la CGT s’est investie dans la lutte contre la loi immigration. Les élu·es CGT ont notamment fait le lien entre la mobilisation des personnels et des étudiant·es, et les conseils centraux de l’UGA où plusieurs motions ont été adoptées.
Les dernières années avec notamment la crise sanitaire ont vu les conditions de travail à l’UGA se dégrader fortement. Le covid a permis aussi l’accélération de politiques de casse du service public, par le biais du travail, et du sens que nous y mettons. La CGT, y compris et surtout pendant la crise sanitaire, tient à remettre nos missions au cœur des discussions sur les conditions de travail, en tentant à chaque fois de faire en sorte que ces discussions soient collectives, en incluant au maximum les collègues concerné·es.
Le réchauffement climatique est un sujet dorénavant incontournable. Il faut saluer les efforts constants des scientifiques du GIEC, et des militant·es et activistes depuis des dizaines d’années. Il y a urgence à agir et de manière conséquente : à l’UGA, comme nous l’avons souligné lors de l’examen du schéma « Responsabilité Sociétale et Environnementale », les moyens ne sont largement pas à la hauteur de l’enjeu, et certains sujets font cruellement défaut : les transports, les économies d’énergie, et surtout la place des personnels dans les décisions qui les concernent directement (surtout quand il s’agit de couper le chauffage) !
Les rapports récents du GIEC le montrent, lutter contre le réchauffement climatique ne peut pas se faire sans s’attaquer aux inégalités. L’urgence, parmi d’autres réformes structurelles d’ampleur, c’est donc aussi de répondre rapidement à certaines revendications de longue date de la CGT : la lutte contre la précarité, contre le chômage, moins de temps de travail dans la semaine et dans la vie, plus de transports en communs accessibles gratuitement, un refus de la marchandisation de la recherche et de l’enseignement, des revenus revalorisés pour l’ensemble des salariés de façons à ce que chacun puisse faire les meilleurs choix pour réduire son impact écologique. C’est aussi une nécessité d’investir massivement dans les services publics, hôpitaux, éducation, sécurité civile, universités, ONF... en mesure d’affronter les « cataclysmes » qui se préparent.
Dans son action quotidienne en tant qu’organisation syndicale, la CGT défend les droits des personnels, et parmi ces droits les droits syndicaux et les libertés fondamentales. Pour nous, la liberté d’expression, y compris au travail et au sujet du travail, la liberté de se syndiquer est un principe essentiel, et notamment à l’université. Ces dernières années ont vu des restrictions et attaques d’ampleur inégalées contre ces libertés, et en particulier dans l’ESR contre les libertés académiques. À l’UGA, ce sont les droits syndicaux qui sont attaqués, par les difficultés posées aux représentant·es des personnels dans les instances, mais aussi certains droits essentiels : droit de distribuer des tracts, parfois droit de réunion notamment pendant les mobilisations.
Ces dernières années, la liberté académique a été mise à mal à Sciences Po Grenoble-UGA, où une enseignante-chercheuse s’est vue empêchée de faire son travail par des collègues. Cette affaire, et les réactions inappropriées de la direction et présidence de l’UGA, a encore aujourd’hui des répercussions, sur certains collègues menacé·es notamment par l’extrême droite, sur les étudiant·es impliqué·es. À l’UGA, comme dans toute l’ESR, c’est aussi la précarité grandissante qui met en danger les droits et libertés de celles et ceux qui la subissent.