"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Nous avons été informés de ce que nous savions déjà après avoir lu la presse locale : l’université de l’excellence grenobloise est en route.
Le président a essayé péniblement de nous convaincre qu’il n’y avait pas d’autres choix et que c’était dans l’air du temps, dans une société de concurrence, de mondialisation de l’économie de la connaissance. (Je cite)
Il a évoqué la concurrence des universités lyonnaises, est passé très rapidement sur celle que se livrent l’Université Joseph Fourier, l’INPG et l’Université Pierre Mendès-France. Il a préféré insister sur le rôle du GIP Grenoble-universités qui chapeaute les 4 universités grenobloises réduisant les conseils à de simples séances d’information de décisions prises en d’autres lieux. Il a balayé de la main l’université de Savoie, université sans recherche désormais. C’est innovant. Un concurrent de moins...
Cette nouvelle université sera une université fédérative qui prendra le statut de EPCS. Le PRES ne semble pas à l’ordre du jour.
Le président a rêvé tout haut d’une université autonome sans contrôle du chancelier des universités.
La culture de partenariat inter-universitaire sera renforcée en s’appuyant sur deux axes :
Rassembler la recherche visant l’excellence scientifique
Recomposer l’enseignement supérieur grenoblois, s’engageant sur l’employabilité des étudiants.
Ce projet a été concocté par le (Conseil d’orientation scientifique), les recommandations du MEDEF ne sont pas loin.
Pour justifier cette stratégie il s’appuie sur l’expertise de l’institut Montaigne, sorte de lobbies prétendant réformer le service public et représenter la société civile. Les élus CGT sont intervenus :
Quelques constats tout d’abord :
L’Institut Montaigne pense pour nous.
Dans une situation de crise, on se tourne vers le privé qui sera a priori plus performant que l’Etat.
La multiplication des structures, PRES, réseaux, clusters, pôle rend opaque les financements et détourne la réglementation.
Dans les critères d’excellence universitaire, rien sur le travail et le rôle des personnels, rien sur le plus apporté aux étudiants pour leurs études.
Nous avons appris par la presse locale la création de l’université de Grenoble. Aujourd’hui, nous sommes mis devant le fait accompli. La fin du service public de l’enseignement supérieur est présentée comme inéluctable par ceux-là même qui ont bénéficié de ce système en terme d’ascenseur social, d’évolution de carrière, de protection sociale.
Cette nouvelle gouvernance des universités grenobloises est dans l’air du temps et trouverait sa justification dans la concurrence et dans la mondialisation de l’économie de la connaissance. Vous nous présentez la loi de la concurrence comme une évidence, comme une loi naturelle, comme une réalité dont il faut bien s’accommoder. Ce faisant, vous empêchez tout débat sur d’autres possibilités et sur le renforcement du service public.
Nous avons compris que cette nouvelle gouvernance se plierait aux injonctions du MEDEF.
Autonomie des universités avec financement et contrôles privés - Déréglementation - Sélection des étudiants - Direction resserrée.
La démocratie est présentée comme un frein à la rapidité des décisions.
Augmentation des frais d’inscription.
Hier la télévision a présenté un reportage sur la prostitution des étudiantes en très grande précarité. Un journaliste a expliqué qu’une université anglaise avait multiplié les frais d’inscription par trois. Le nombre d’étudiantes prostituées a été multiplié par deux. Est-ce la nouvelle employabilité des étudiants exigée par le patronat ?
Car le patronat critique l’inemployabilité des étudiants alors que le chômage est catastrophique, qu’il ne reconnaît plus les qualifications et que notre pays se couvre de hangars déserts et de friches industrielles. La presse s’est souvent faite l’écho de la fuite des cerveaux. Les étudiants seraient donc employables ailleurs !
Force est de constater que la gouvernance actuelle, suite au manque de financement étatique allié à une gestion problématique a précipité l’UPMF au bord du gouffre : déficit, situation très critique de la bibliothèque universitaire droit-lettres, menaces précises sur l’emploi des contractuels. Les nouvelles orientations renforcent l’inquiétude des salariés car ils connaissent les conséquences ravageuses des fusions-acquisitions sur les conditions de travail et sur l’emploi.
Notre organisation syndicale milite pour l’intervention des salariés et des étudiants sur les choix et la gestion des établissements, pour le contrôle des fonds publics. La recherche publique ne doit pas être au service des intérêts privés mais bien au service de la nation afin de répondre aux besoins de la population.
La CGT appelle au rassemblement et à la mobilisation de la communauté universitaire afin de construire l’avenir en s’appuyant sur d’autres choix.
Raymonde Bièvre