Syndicat CGT FERC Sup Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)
Motion
au CT UPPA du 6/02/2018
Laissons ouvert l'accès à
l'université !
Cinquante ans après mai 68 et dix après la loi LRU, le projet de loi
relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants va modifier
en profondeur les règles d'accès des bachelier.e.s à l'enseignement
supérieur et sa conséquence prévisible est une restriction de
l'accès aux études supérieures pour tous les bacheliers. La remise
en cause de l'article L 612-3 du Code de l'Education actant le principe
du « libre choix » de l'établissement et de l'absence de « toute
sélection » dans la « répartition entre les établissements » en sera
le fondement juridique.
Au contraire, nous soutenons que la liberté et la gratuité d'accès
à l'université et à la connaissance constituent des principes
humains émancipateurs au fondement de notre démocratie et du progrès
social. Nous déclarons notre attachement à ces spécificités du
modèle universitaire « à la française » éloigné de la
marchandisation et de la sélection sociale à « l'anglo-saxonne », où
le projet de loi veut nous conduire.
Dans ce contexte, la mise en place de la plate-forme Parcoursup, avant
même l'adoption du projet de loi, est l'outil illégitime qui va
permettre le « libre choix » par les universités de leurs futur.e.s
étudiant.e.s en les sélectionnant, et pour certaines sur la base d'
«attendus » loufoques.
C'est pourquoi :
- Nous demandons le retrait de ce projet de loi.
D'ores et déjà :
- Nous dénonçons la fixation de capacités d'accueil dans toutes
les Licences 1 de l'UPPA à la rentrée prochaine et demandons leur
abandon.
- Nous nous opposerons par tous moyens à la définition d' «
attendus locaux » visant à une surenchère de critères de sélection
pour trier les bachelier.e.s
- Nous lançons un appel à l'ensemble des enseignant.e.s,
enseignant.e.s- chercheur.e.s et personnels administratifs à ne pas
participer à l'examen et au tri des candidatures
En outre, nous estimons que les garanties ne nous sont pas données
pour pouvoir effectivement accueillir dans de bonnes conditions
l'ensemble des titulaires du baccalauréat qui le souhaiteraient alors
même que les 24 gels de postes d'enseignants-chercheurs et enseignants
ont réduit notre potentiel d'enseignement. En particulier, les mesures
spécifiques permettant un suivi personnalisé des étudiants
nécessitent des moyens financiers, humains et matériels importants
qui ne sont pas actuellement budgétés. Or, une vingtaine de postes de
BIATSS ont été supprimés ces deux dernières années pour assurer la
mise en œuvre du plan Sauvadet.
Parce que les étudiant.e.s ne doivent pas être les cobayes d'une
expérimentation placée sous l'injonction de l'urgence, il est
absolument nécessaire :
- De dégeler les 24 postes d'enseignant.e.s chercheur.e.s et
d'ouvrir des postes à hauteur des besoins d'accompagnement des
nouveaux étudiant.e.s et des étudiant.e.s actuel.le.s
- De rétablir les postes de BIATSS supprimés pour assurer la mise
en œuvre du plan Sauvadet
- De ne pas ouvrir dans l'urgence de nouvelles licences alors même
que la décision doit être précédée d'un temps de concertation et
délibération pour évaluer les moyens nouveaux qui doivent être mis
à disposition