"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Site web de la CGT FERC Sup de l’université de Bordeaux
A chaque rentrée, gonflés de l’énergie estivale, nous ESPÉRONS.
Nous espérons une belle année universitaire, sans stress permanent, sans surcharge de travail répétée, sans réorganisation imposée, sans dysfonctionnements de toutes sortes, au service d’un enseignement et d’une recherche de qualité.
Mais comme chaque année, la réalité nous rattrape. Cette année sera forcément à nouveau une année de lutte.
LE CONTEXTE NATIONAL : Les propos méprisants de Sylvie Retailleau et d’Emmanuel Macron à l’égard des personnels de l’ESR sonnent à l’évidence comme une alerte majeure à la fois pour nos conditions de travail et celles des étudiants, mais aussi pour la situation financière des établissements.
Ainsi, Emmanuel Macron dans son interview au youtubeur Hugo Travers déclare « Les universités, avec leur budget, doivent faire beaucoup mieux ». Quelle honte. Monsieur le Président, vous donnez des leçons. Nous demandons des comptes. Vous aviez promis un budget pour la recherche et le développement atteignant 3% du PIB. Il reste bien en dessous à 2,2% ! Pire, en euros constant, le budget diminue chaque année. Le désengagement financier de l’état est tellement important que même France Université s’en inquiète. Nos salaires et nos conditions de travail se sont tellement dégradés que les métiers de l’ESR n’attirent plus. Et dans le même temps, de plus en plus d’étudiants s’enfoncent dans la précarité [1]. Monsieur le Président, votre politique pour l’ESR est un échec !
Et il continue : « il faut avoir le courage de revoir nos formations à l’université et de se demander : sont-elles diplômantes ? Sont-elles qualifiantes ? ». Emmanuel Macron, garant de nos institutions, semble ignorer que nos formations sont déjà évaluées en partie sur ces critères par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES). Ou comment jeter en pâture l’ESR alors que le travail d’adaptation de nos formations est fait avec sérieux par les équipes pédagogiques. Vous avez dit populiste ?
Mais le ton est donné. Sylvie Retailleau veut « une accélération de la transformation de l’offre de formation pour mieux former aux savoirs et aux métiers » en développant les filières courtes dans des villes périphériques où le coût de la vie est moins important. Dans le même temps, elle déclare « Être ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, c’est d’abord être ministre des étudiants » [2]. Quid de la Recherche, quid de l’innovation ? Nous voilà prévenus. Ils vont accélérer le modèle d’universités à 2 vitesses.
Et pour le budget… Sylvie Retailleau prépare les présidents d’établissements à ne pas « attendre de miracle » de la part du ministère. « Au niveau des universités, il y a environ un milliard d’euros de fonds de roulement, non utilisé, non fléché » [3]. Ainsi, on apprend que la ministre demande aux universités de puiser dans leur fonds de roulement pour financer leur fonctionnement ce qui mettra en péril le financement des investissements de demain, notamment en faveur de la transition énergétique.
LE CONTEXTE LOCAL : La déclinaison au niveau des établissements de cette politique nationale de destruction de l’ESR est décrite dans la note de cadrage budgétaire 2024 de l’université de Bordeaux. Prenant acte de ce contexte, l’université de Bordeaux propose une liste d’actions pour atteindre l’équilibre budgétaire. Parmi celles-ci, nous notons avec forte inquiétude :
PAS DE RÉSIGNATION : Les conséquences de cette politique nous les connaissons. Conditions de travail dégradées, stress, surcharge de travail récurrente, perte de sens du métier, démotivation, épuisement professionnel. Mais face aux enjeux sociétaux, démocratiques, et environnementaux, pas de fatalité. Plus que jamais, nous avons besoin d’un grand service public de l’ESR pour trouver les solutions aux problèmes d’aujourd’hui et de demain. La France va-t-elle enfin considérer l’Enseignement supérieur et la Recherche comme un investissement ?
AUSSI, NOUS INVITONS LES COLLÈGUES A RÉSISTER DES MAINTENANT ET A S’IMPLIQUER DANS L’ACTION SYNDICALE.
L’action collective protège les agents. En cas de dysfonctionnement, nous vous conseillons, nous vous accompagnons. Et parfois, nous gagnons.
Exemple d’une bataille collective gagnée : le schéma directeur de l’emploi contractuel, bien qu’imparfait, est une victoire de l’action syndicale, et notamment de la CGT FERC Sup. Sans notre action, sa mise en application aurait été retardée, une partie des contractuels de UB aurait pu en être écartée, et les revalorisations auraient été plus faibles.
Exemple d’une bataille pour les droits d’un agent : suite à un choc émotionnel soudain subi sur le lieu de travail (violence psychologique par des collègues et des responsables hiérarchiques) entrainant un arrêt de travail pour dépression, nous avons obtenu la requalification en accident de service ouvrant droit au congé pour invalidité temporaire imputable au service.
LES PROCHAINES DATES A RETENIR
Notes :
[1] 12 septembre 2023, Le Monde, « De plus en plus d’étudiants s’enfoncent dans la précarité », par S. Le Nevé.
[2] 8 septembre 2023, Les Echos, « Les universités sommées de faire le tri dans leurs formations », par M.-C. Corbier.
[3] 8 septembre 2023, Le Monde Campus, « Le gouvernement somme les universités de mieux gérer leurs fonds et de contribuer à réduire la dette publique », par S. Le Nevé.