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En cette fin d’année, nous récapitulons plusieurs textes ministériels ayant pour objectif affiché d’améliorer les carrières et les indemnités des BIATSS :
Dans le cadre de la loi de la programmation de la recherche (LPR), le Ministère met en œuvre le protocole d’accord du 12 octobre 2020 pour « requalifier des emplois (ITRF) qui concourent au développement de la recherche et des emplois d’appui à l’enseignement, et ainsi de mettre en adéquation la reconnaissance des compétences des agents et une qualification appropriée des supports occupés. »
Tableau 1 : récapitulatif des contingents supplémentaires de promotions de corps ITRF (2022-2027)
Ces promotions supplémentaires sont bienvenues : trop de collègues sont surqualifiés, sur des missions au-dessus de leurs postes, ou encore restent bloqués dans leur carrière. Mais le périmètre et les modalités de promotion ne sont pas satisfaisantes :
À nouveau, l’approche ministérielle conduit à mettre en place des usines à gaz compliquées à appréhender, complexes à mettre en œuvre, et sans cohérence globale. Par ailleurs, la distinction entre les corps ne garantit pas l’égalité de traitement.
Toujours en lien avec les revendications de la CGT, un début d’harmonisation des taux de promotion « dans certains corps de fonctionnaires relevant du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation » vient de faire l’objet d’un arrêté le 29 novembre 2021. Cela aura pour conséquence d’augmenter sensiblement les possibilités d’avancement de grade pour tous les statuts (ITRF, AENES, Bibs) des catégories B et C de l’ESR pour les trois années à venir (2022, 2023, 2024).
Tableau 2 : évolution des taux de promotions de grade, pour les corps de catégorie B et C de l’ESR (techniciens, secrétaires, bibliothécaires, adjoints techniques, adjoints administratifs, magasiniers…)
Dans le contexte de paupérisation des plus bas salaires de la fonction publique, ces nouvelles mesures sont loin de répondre à l’urgence sociale qui touche les agent·es les plus modestes. Les grilles de catégorie B et C n’ont de cesse d’être écrasées car le SMIC est peu à peu réévalué, et l’ensemble des grilles ne bouge jamais ! Les possibilités de promotions supplémentaires sont certes les bienvenues, mais les collègues ne pourront qu’être déçus de constater que leur promotion ne conduira qu’à quelques points d’indice supplémentaires les premières années. Par ailleurs, pourquoi exclure ainsi les corps de catégorie A ? Ces collègues, diplômés de l’enseignement supérieur, commencent leur carrière seulement 10 % au dessus du SMIC, et certains ne dépassent pas deux SMIC en fin de carrière !
Rappelons qu’une promotion devrait augmenter le pouvoir d’achat des promus. Or, ces modestes augmentation sont très loin de compenser les 20 % de pertes depuis 2000. Qui pis est dans un contexte de retour d’une forte inflation.
Le décret RIFSEEP de 2014 prévoyait une revalorisation de l’Indemnité Fonction, Sujétion, Expertise (IFSE) tous les trois ans. Pour 2021, cette revalorisation correspond à une augmentation forfaitaire de 100 € brut par an et par agent·e.
Par ailleurs, le gouvernement inscrit cette revalorisation dans une perspective de « convergence indemnitaire » inscrite dans le protocole LPR du 12 octobre 2020. Cette convergence correspond à une augmentation de la prime en moyenne de 163 € brut par an et par agent·e, rétroactif au 1er janvier 2021. Mais la répartition sera très variable selon les groupes RIFSEEP et selon les établissements, et ne sera pas rétroactive partout.
Quant à la poursuite de cette convergence jusqu’en 2027, outre qu’il s’agit encore d’une augmentation en moyenne, donc sans aucune garantie pour les agent·es et un grand risque d’amplifier encore les injustices, on soulignera que ces belles promesses n’engagent nullement le président et le Parlement qui seront élus en 2022 !
Notifiées très tardivement cette année aux établissements (en août 2021, circulaire d’accompagnement en octobre 2021), ces augmentations doivent être rétroactives au 1er janvier 2021.
Ces revalorisations indemnitaires, bien modestes et profondément injustes, d’une part relèvent des primes et non du traitement indiciaire, et d’autre part sont très loin de compenser les pertes de pouvoirs d’achat depuis 2000.
Bref, ces mesures disparates, sans cohérence générale, complexes, lourdes et coûteuses à mettre en œuvre, très largement insuffisantes, et parfois profondément injustes, ne sauraient nous réjouir ! D’autant plus que le contexte économique de cette fin 2021 risque de faire disparaître ces modestes revalorisations dans les sables de l’inflation !
Le point d’indice reste gelé pour une nouvelle année, ce qui a conduit la CGT, FO, FSU, et Solidaires à claquer la porte de la conférence salariale dans la fonction publique.
Pendant ce quinquennat, aucune mesure générale de revalorisation salariale n’a été prise !
Les saupoudrages de cette fin 2021, dont les grossières fins électoralistes ne trompent personne, ne compensent évidemment pas les pertes de pouvoir d’achat des agent·es publics sur ce quinquennat, et pire encore depuis 20 ans.
Ce gouvernement ne comprend que le rapport de force, seule une mobilisation de grande ampleur pour les salaires nous permettra de gagner !
Avec FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, Unef et UNL, la CGT appelle les personnels à se mobiliser par la grève et les manifestations pour les salaires, le point d’indice, les pensions et les carrières le 27 janvier.