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Le système « universel » de retraites par points de Macron, c’est :
Le gouvernement Macron veut attaquer notre système à prestations définies au printemps 2019 pour application dès 2025 : il veut instaurer un « système universel à points » (ou toute autre combinaison) à cotisations définies.
Dans un tel système, le montant de la pension ne sera connu qu’au moment du départ à la retraite, en découvrant la valeur du point fixée au bon vouloir du gouvernement, en fonction des données démographiques et économiques du moment. Sans compter que, après le départ en retraite, la valeur du point peut encore baisser (revalorisation inférieure à l’inflation, ou même baisse directe). Le système « universel » par points de Macron va accélérer considérablement la baisse des pensions d’ores et déjà programmées par les contre-réformes précédentes. Comme l’exprimait très clairement François Fillon, le 10 mars 2016 : « Un système par points (…), ça permet de baisser chaque année les montants des points, la valeur ds points, et donc de diminuer le niveau des pensions. »
Plus besoin de fixer ni âge légal de départ, ni durée légale de cotisation : chacun compte ses points et « décide » seul. Le plus grand nombre doit arbitrer entre une maigre pension et un départ retardé. Avec le blocage des salaires, un nombre croissant de retraités ayant engrangé peu de points est obligé de reprendre un travail pour survivre, comme aux USA, en Grèce… En Suède, le système de retraite à point institué au milieu des années 1990 a fait baisser les pensions pour 92 % des femmes et pour 75 % des hommes.
Grâce à la Sécurité sociale, les droits collectifs actuels permettent aux salarié.es empêchés de travailler de bénéficier de la solidarité des autres salariés : validation des trimestres pour maladie, maternité, accidents du travail, chômage, pension de réversion, minimum vieillesse… De même pour les départs anticipés pour travaux pénibles. Avec le projet Macron, il n’y a plus de « points gratuits » relatifs aux accidents de la vie : fin de la solidarité, place à l’individualisation généralisée, ce qui impacterait tous les salarié·es et tout particulièrement les femmes.
Aujourd’hui les 42 régimes différents que Macron veut aligner sur un régime unique, au nom de « l’égalité », s’ils ont des modes de calcul différents, donnent finalement, pour une carrière complète et à niveau de qualification égal, un niveau de pension comparable. La multiplicité des régimes n’est pas source d’inégalité des droits, elle tient compte au contraire de la lutte des salarié·es pour faire reconnaître les spécificités et la pénibilité de leurs secteurs professionnels.
En réalité, une des cibles du gouvernement, c’est le statut de la Fonction publique, via le Code des pensions, qui en fait partie intégrante. C’est cohérent avec les objectifs de CAP22, qui annonce 120.000 suppressions de postes de titulaires et le recours massif aux personnels contractuels.
Tous les revenus des salarié·es actif·ves et retraité·es seraient tirés vers le bas avec la fin du salaire de référence, qui sert de base aujourd’hui au calcul de la retraite (les 6 derniers mois dans la Fonction publique, les 25 meilleures années dans le secteur privé).
Macron veut initier la retraite par capitalisation : la baisse du niveau des pensions contraindrait celles et ceux qui le pourront à souscrire un complément de retraite devenu indispensable pour survivre. Le marché de l’épargne retraite salive déjà à la perspective des profits juteux qu’il pourra en tirer. C’est la porte ouverte aux fonds de pensions.
-*Non au système universel de retraite par points !
Adopté par le Conseil national de la CGT FERC Sup
Le 9 novembre 2018,
par par 30 pour, 0 contre, 6 absentions.