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Suite à l’envoi d’un communiqué par le syndicat CGT de l’Université de Savoie Mont Blanc sur la situation à Gaza à l’ensemble des personnels (voir ci-dessous), la direction de l’Université Savoie Mont Blanc a interdit au syndicat l’envoi de messages aux personnels. Les syndicats de l’Université (CGT, FSU, FO et UNSA SNPTES) et des organisations syndicales au niveau national (CGT FERC Sup, SNESup FSU et FO ESR) se sont immédiatement saisis de la question (voir par exemple ci-dessous la lettre CGT FERC Sup à la ministre de l’ESR, à laquelle nous n’avons pas eu de réponse à ce jour).
Par la suite, la présidence de l’université de Savoie Mont Blanc (USMB) a voulu imposer une charte qui limiterait l’envoi de messages. Les organisations syndicales de l’USMB étaient donc toutes menacées de censure, voyant leur droit d’expression se limiter aux interventions "de nature syndicale", la présidence ayant, dans les faits, le pouvoir de définir ce que recouvre cette caractérisation éminemment floue.
Les syndicats de l’USMB ont à juste titre refusé de signer cette charte.
La situation évolue continûment. Aux dernières nouvelles, la direction avait rétabli le droit à l’envoi de messages de façon provisoire, sans que la charte ait été signée par les organisations syndicales. C’est une première victoire indéniable.
La CGT FERC Sup dénonce cette remise en cause inadmissible du droit syndical et de la liberté d’expression. Elle s’opposera à toute restriction d’envoi de message d’origine syndicale et à toute velléité d’imposer des chartes qui aboutiraient à limiter ces droits et liberté.
Nous citons ci-dessous les différents communiqués du syndicat CGT de l’Université de Savoie Mont Blanc et la lettre de l’Union CGT FERC Sup à la ministre de l’ESR.
La CGT FERC Sup a retrouvé sa voix à l’Université Savoie Mont Blanc.
Merci d’abord aux personnels de l’établissement et à l’ensemble des organisations qui se sont positionnés contre la « mesure conservatoire » du président de l’Université Savoie Mont Blanc. Une décision qui repose sur la volonté d’un seul à jauger de la pertinence des messages syndicaux. Le syndicalisme est un pilier de la démocratie républicaine. Le syndicalisme n’est pas sous la coupe du pouvoir… et cela dérange.
Sans éclipser la responsabilité du président dans sa tentative d’étouffer une voix que nous jugeons plus juste que la sienne, de plus féroces ont accompagné et précédé l’attaque. Bien installés dans les arcanes des réseaux de pouvoir, se plaignant dès la première heure des messages de la CGT qui percutent leurs intérêts bourgeois. La colonisation leur a des bontés tant elle est favorable aux affaires.
Souffrez, Mesdames et Messieurs les installé·es, que d’autres ne se conforment point à votre avis ! Vos intérêts à couvrir les agissements des réactionnaires sur la planète divergent des intérêts de celles et ceux qui travaillent au quotidien dans l’Université, qui éduquent nos enfants pour un devenir citoyen. Les progressistes sont les Lumières contre vos volontés de réduire la Femme et l’Homme à une main d’œuvre professionnalisée et limitée aux compétences de vos profits.
La censure fait aussi des émules ailleurs que dans nos départements. L’Université Savoie Mont Blanc occupe certes sa place dans l’article de Mediapart publié aujourd’hui mais le mal ronge partout les libertés académiques. Si nous n’y prenons pas garde, le bruit des bottes peut résonner demain en France.
Le président déclare dans les colonnes du journal réserver dans un premier temps ses « réponses et explications aux organisations syndicales et aux personnels de [son] établissement ». Les élu·es syndiqué·es ont tenté de les obtenir hier après-midi au Conseil d’administration, malheureusement le président était absent. Avec les personnels, nous attendrons donc le message de réponses et d’explications du président.
Les journalistes ont enfin plus d’écoute de la part de la ministre de l’ESR Sylvie Retailleau que les organisations syndicales et les personnels. La ministre répond que son ministère reste « attaché à la liberté d’expression et notamment aux libertés académiques : on ne juge pas des opinions. Il y a simplement des propos qui sont contraires à la loi ». Or voilà des semaines que les courriers des différentes unions nationales syndicales demandent à leur ministre de tutelle de faire respecter la loi à l’USMB.
Nous saurons qu’il convient de passer par les grands quotidiens !
Voir également la déclaration intersyndicale de l’USMB du 21 novembre 2023.
Lettre ouverte à « Messieurs les censeurs »
La CGT FERC Sup a vu ses accès aux listes de diffusion des personnels de l’établissement supprimée "à titre conservatoire". La raison évoquée est la publication de deux appels au cessez-le-feu à Gaza, considérés par l’actuel président de l’USMB comme un "dépassement du strict cadre syndical".
Cette sordide affaire est couverte par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau. Elle a été initiée par le président de l’USMB. Des semaines de censure depuis le 19 octobre qui ne disent pas leur nom, mais qui constituent une attaque frontale contre la liberté syndicale. Les messages envoyés par la CGT ne lui ont pas plu. Il a donc décidé d’interdire à la CGT de publier, tant qu’elle n’aurait pas accepté de signer un engagement à ne pas déborder le cadre de ce qu’il définit comme la "nature syndicale". Une notion floue, qui lui permettra demain de choisir ce qu’un syndicat peut écrire aux personnels.
La tradition internationaliste est forte à la CGT. Depuis sa création, la solidarité envers les autres hommes et femmes obligé·es de vendre leur travail pour subsister existe. De la même manière, les luttes contre les discriminations de tous genres jalonnent la construction de la CGT. Les actions contre le racisme, les manifestations contre le fascisme, la résistance armée contre l’occupant nazi, les luttes anticolonialistes et les déclarations de soutien aux peuples colonisés, les luttes pour les droits de femmes... composent notre histoire. L’évolution du groupe palestinien des Frères musulmans advenue à partir de la seconde moitié des années 1980 et sa popularité au sein de la population de Gaza ne peut pas être dissociée de la politique de colonisation menée par le gouvernement israélien dans les territoires occupés depuis cette date.
Aussi, lorsqu’après le massacre de 1400 civils israéliens et la prise de 220 otages par le Hamas, nous avons entendu les sirènes du président français déclarer "Nous savons que la seule réponse au terrorisme, la seule possible, est toujours une réponse forte et juste, forte parce que juste.", nous savions que le déchaînement de haine meurtrière et aveugle, le déchaînement de la cruauté absolue qui venait d’avoir lieu en Israël en réponse à la pauvreté, à l’oppression, à l’enfermement et à l’humiliation de la politique coloniale contre les palestinien·nes allait se poursuivre. Il fallait informer, faire entendre la seule voix raisonnable, celle de la paix et du droit international. Nous avons appelé au Cessez-le-feu immédiat et sans condition !
Nous n’avons pas été suffisamment entendu. Puis, nous avons été censuré, dès le 19 octobre et suite à nos deux messages d’appel à manifester pour la paix à Chambéry et à Annecy. Ensuite, les bombardements de Gaza ont déjà fait plus de 10 000 morts palestiniens dont 5000 enfants. Ces enfants palestiniens, comme les enfants israéliens assassinés dans les kibboutz avec leurs parents, par des combattant·es du Hamas qui ont répandu la terreur, qu’avaient-ils fait ? De quoi les enseignant·es, les médecins, les secouristes et les personnels de l’ONU tués sous les bombes israéliennes sont-ils responsables ? La société civile détruite, le chaos va s’installer pour des années et avec lui viendront des milliers de candidat·es à la mort violente et à l’assassinat du camp d’en face. Des humains déterminés à se venger car ces hommes et ces femmes auront tenus dans leurs mains leurs enfants mourants.
Le rôle de la CGT dans ce conflit n’est pas déterminant. Mais si toutes et tous avaient crié avec nous la fureur de voir pour que la raison l’emporte contre les faucons guerriers et les dirigeants fascistes ou obscurantistes qui appellent toujours à la guerre, nous aurions peut-être changé le monde. La ministre de l’ESR et le président de l’USMB n’ont pas fait ce choix là. Ils ont associés leurs actions à la justification du président de la République, au "droit de se défendre, en éliminant les groupes terroristes dont le Hamas par des actions ciblées, mais en préservant les populations civiles car c’est le devoir des démocraties". Cet exemple de "préservation" fera date dans la République, à l’exemple 16 et 17 juillet 1942 ou du 17 octobre 1961 à Paris. Le sang des innocents ne tâche que la mémoire.
Aujourd’hui, la volonté de nuire à la voix de la CGT, comme à toutes les voix contestataires des organisations syndicales perdure. Le président de l’USMB entend toujours limiter nos messages au carreau cassé de l’atelier comme aimait à le dire un ancien secrétaire général confédéral de la CGT, Henri Krasucki, qui fut résistant et membre actif de la section juive des Francs-tireurs et partisans - main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) pendant la seconde guerre mondiale.
Malgré les protestations officielles des unions nationales des syndicats CGT FERC Sup, FO ESR et FSU SNESup, la situation perdure. Un ultimatum a même été adressé à l’ensemble des syndicats de l’établissement pour qu’ils puissent continuer à s’exprimer sur les listes de diffusion aux personnels. La liberté d’expression, la liberté syndicale, la liberté académique sont attaquées à l’USMB et dans tout l’ESR. Notre syndicat a toujours su s’organiser avec vous pour faire reculer les censeurs et les conservatismes. Vous pouvez compter sur lui pour continuer !
Madame la Ministre,
Notre syndicat CGT FERC Sup de l’Université Savoie Mont Blanc, syndicat représentatif à la fois localement et à l’échelon ministériel, vient de voir sa liberté d’informer les travailleuses et travailleurs de l’établissement brutalement interrompue le vendredi 20 octobre 2023. Selon le Président de cet établissement, notre syndicat aurait « dépassé largement le cadre de l’exercice syndical. ». L’envoi de nos messages d’information aux agents présenterait un « risque de trouble au bon fonctionnement de l’établissement. »
Dans un email complémentaire daté du lundi 23 octobre 2023, le Président de l’Université Savoie Mont Blanc exige que notre syndicat signe un texte reconnaissant que « le rôle des organisations syndicales est la défense des intérêts professionnels des personnels (…) à l’exclusion de toute autre finalité. » Serait-ce donc à l’employeur de définir la politique et la stratégie de la CGT à l’USMB ?
De deux choses l’une : soit notre syndicat aurait « troublé le bon fonctionnement de l’établissement », et son Président doit, comme vous l’y avez invité dans votre courrier du 10 octobre 2023 aux chefs d’établissements, faire un signalement au Procureur de la République. Soit ça n’est pas le cas, et alors la répression syndicale qui s’abat sur la CGT doit cesser immédiatement à l’Université Savoie Mont Blanc.
Le préambule de la constitution garanti que "Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix.". La déclaration universelle des droits de l’Homme (art 23-4) stipule par ailleurs que "Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.". Sans nulle autre limitation ou réduction. En ces temps troublés, notre démocratie ne doit pas vaciller sur ses bases. C’est pourquoi nous vous demandons, par la présente, de veiller au respect de la Constitution et des droits de l’Homme au sein de votre ministère, et d’intervenir autant que nécessaire afin que les libertés fondamentales soient garanties pour tous les collègues et les étudiant·es dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, et qu’elles soient immédiatement rétablies à l’Université Savoie Mont Blanc.
Dans l’attente de votre réponse dans les plus brefs délais, et sachant pouvoir compter sur votre attachement aux droit fondamentaux, veuillez croire, Madame la Ministre, en notre indéfectible attachement au service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et recevez nos salutations syndicales,
Jean-Marc NICOLAS, Secrétaire Général CGT FERC Sup
Halte aux crimes de guerre !
La volonté hégémonique de l’état d’Israël, en dehors de tout respect des résolutions internationales, bafouant le droit, avec l’aval et l’appui des impérialismes US et UE et de leur bras armé qu’est l’OTAN, empêche résolument toute solution pacifique.
Les peuples subissent de plein fouet la politique coloniale. En Israël, la jeunesse est sommée de manière brutale d’aller protéger des territoires occupés et mener des exactions de plus en plus contestées dans le monde et par les hauts militaires eux-mêmes. En Palestine occupée depuis 75 ans, un gouvernement fasciste affichant un racisme décomplexé, mène une politique d’apartheid concentrationnaire privant le peuple palestinien de ses droits fondamentaux.
Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées.
Les derniers chiffres en provenance de Gaza sont absolument terribles : 2750 morts dont 1033 enfants et 9714 blessés le 16 octobre 2024 à midi. Pour comparaison, en un an et 7 mois, 499 enfants ont été tués en Ukraine selon le ministère de la défense ukrainien.
Malgré cela, le dernier discours du président de la République n’a pas mentionné une seule fois le massacre en cours en Palestine et la ministre des Affaires étrangères de la France s’est rendue en Israël ces derniers jours pour apporter son soutien à Israël sans le moindre mot sur le massacre en cours à Gaza. Nous refusons le deux poids deux mesures honteux du régime Macron.
En France et dans le monde occidental en général, la propagande médiatique, totalitaire, nous présente scandaleusement les conséquences comme des causes, les occupés comme terroristes, et l’occupant comme victime. Cette propagande indécente vise à empêcher toute expression contradictoire.
Nos valeurs internationalistes de fraternité entre les peuples et de luttes anticolonialistes nous conduisent à ne pas rester neutres et à revendiquer la fin de l’apartheid, le respect par Israël des résolutions de l’ONU, la fin de l’occupation et le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Rassemblement à Annecy devant les grilles de la préfecture
Mercredi 18 octobre à 18h30
Halte aux crimes de guerre !
Depuis le début de l’offensive israélienne, qui fait suite à l’incursion brutale organisée par le Hamas et aux massacres qui ont suivis le 7 octobre, la bande de Gaza est bombardée sans répit. Des centaines de civils, femmes, enfants, meurent sous les bombes. L’organisation “Médecins du Monde” présente sur place affirme que des ambulances, des hôpitaux sont bombardés. Dans les vidéos que les habitants parviennent à faire parvenir malgré les coupures d’Internet depuis les premiers bombardements samedi, on entend toujours les mêmes sirènes d’ambulance, et s’affichent ces panaches de fumée noire, opaques, témoins des destructions colossales dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne conduit une punition collective sur la population de Gaza. Le fait de couper l’eau, l’électricité, l’approvisionnement en essence est inacceptable, car cela condamne toute une population prisonnière de la guerre menée et coupe les civils de tous leurs besoins primaires.
Depuis le conflit israélo-arabe de 1948-1949 et la création de l’état juif au sein de la Palestine sous mandat britannique, la guerre tue mais ne résout rien. Cessez le feu ! Halte aux crimes de guerre ! Stop aux atteintes du droit international ! Tuer, capturer ou tirer sur des civils constitue un crime de guerre inacceptable et condamnable que l’agresseur soit palestinien ou israélien, que les victimes soient israéliennes ou palestiniennes.
La dérive ultra-sécuritaire de droite et d’extrême-droite en Israël et la politique de nettoyage ethnique menée contre les palestiniens n’a apporté que misère et destruction. Une population palestinienne qui subit depuis longtemps l’occupation, la colonisation, les humiliations quotidiennes, les incursions de l’armée à tout heure du jour et de la nuit, les vols de terre, les attaques des colons, les destructions de maisons, les expulsions et les déplacements de population.
Gaza était déjà sous blocus depuis 16 ans, la voici sous un siège total. Pourquoi ? Pour cacher l’incompétence du gouvernement israélien actuel dans la protection de sa propre population et les résultats de l’incurie dans le respect du droit à la vie au peuple palestinien sur la terre où il est naît. Les propos racistes le 9 octobre du ministre israélien de la défense qualifiant la population de Gaza d’"animaux humains" devraient être pour tous intolérable.
Face à ces drames qui rythment les années que font la France, L’Europe ? Elles regardent se poursuivre et s’intensifier la colonisation de la Cisjordanie. L’actuel projet du gouvernement israélien d’annexer purement et simplement les territoires occupés n’a pas provoqué plus de soutien à une population civile qui subie la guerre et la colonisation depuis 70 ans.
La responsabilité de la France, de l’Europe, de l’ensemble de la communauté internationale est réelle. Il n’est pas entendable de défendre les droits humains dans les seuls pays où nos intérêts économiques sont en danger. Tout doit être fait pour faire taire les armes et résoudre enfin la « question palestinienne » par le dialogue, arrêter les pertes humaines et faire respecter le droit international.
Nous relayons l’appel de l’Association France Palestine Solidarité de Chambéry qui appelle la population à un rassemblement à Chambéry devant les grilles de la préfecture
Jeudi 12 octobre à 18 heures