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Menu ☰Accueil > Les dossiers > Luttes en cours > International > Congrès CGT FERC Sup : Solidarité au peuple palestinien
Après l’attentat perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, les violences de l’armée israélienne en réponse n’ont pas cessé depuis 8 mois. Chaque jour sans discontinuer, les bombardements de l’armée d’Israël sur la bande de Gaza et les violences sur toute la population palestinienne se multiplient.
Sous ce déferlement de feu, les victimes ne se comptent plus, d’autant que la famine, utilisée ici comme arme de guerre, a suivi les déplacements de la population du nord au sud et que l’aide humanitaire ne peut plus pénétrer dans ce champ de ruines où personne ne peut vivre et d’où personne ne peut sortir.
Le nombre de morts est au moins de 36 000 (dont 14 000 enfants), celui des blessé.es de 80 000 (dont au moins 12 000 enfants) sans compter les disparu·es sous les décombres. Les infrastructures de l’État (écoles, universités, administrations, hôpitaux…) sont quasiment intégralement détruites. Plus de la moitié des habitations aussi.
Des quatre coins de la planète, se sont élevées des voix de paix et de solidarité avec un peuple victime des pires exactions et des « violences ordinaires » de toutes les colonisations depuis des décennies.
Celles-ci durent depuis trop longtemps et se sont aggravées dans ces derniers mois : 2 nouvelles colonies ont même été établies à Jérusalem-Est.
Mais force est de constater que de nombreux États se réfugient dans un silence assourdissant, malgré l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice pour prévenir un risque génocidaire, malgré les prises de position du Secrétaire Général de l’ONU et d’Associations humanitaires et/ou pacifistes. Pire, nombreux sont ceux qui, sous prétexte d’une proximité supposée avec le Hamas, ont suspendu fin janvier leur aide financière (1 milliard 92 millions d’euros) à l’UNRWA, Agence Onusienne dédiée depuis 1949 à l’aide aux réfugié·es palestiniens.
Or, ceci explique cela, en 2023, les dépenses militaires des États dans le monde ont augmenté de 2 400 milliards de dollars (cf. Institut de recherche sur la paix de Stockholm). En Europe, la valeur boursière des entreprises d’armement a bondi de 75 % et la France est au 2ème rang mondial des exportations d’armes, derrière les USA !
Dans ce contexte, en avril, 115 Parlementaires de la Gauche en France, demandent au Président Macron de stopper les livraisons d’armes à Israël, comme l’ont déjà fait le Canada, les Pays bas et l’Espagne.
Peu après, Amnesty International recueille 250 signatures d’organisations comme Médecins du monde, Oxfam, Union Juive française pour la paix, etc. sur un appel similaire et se voit déboutée de sa requête par le Tribunal Administratif dont le Juge se déclare incompétent… La Paix et la vie de dizaines de civils n’entrent pas dans les compétences de la justice !
À nous, il apparait clairement que le meilleur moyen pour arrêter la guerre est de cesser de fournir les moyens et les armes pour la continuer…
MAIS
La France continue de livrer des armes à Israël au mépris du droit international
Nous rappelons la récente prise de position du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui a exigé l’arrêt de toute vente d’armes à Israël.
Nous rappelons aussi la pétition que la CGT FERC Sup a signée contre la présence d’Israël au salon Eurosatory, grande foire annuelle de réflexion et de business dédiée aux évolutions de l’armement et de la sécurité, dans un monde en pleine évolution…
Nous rappelons notre adhésion à BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) qui permettra de peser sur les relations entre les universités françaises et les universités israéliennes qui collaborent avec l’appareil militaire et tiennent ainsi un rôle actif dans la colonisation.
Le climat est délétère et tout le monde peut constater les reculs sensibles des libertés individuelles et collectives qui s’accompagnent de textes et de répressions qui déchirent le tissu de notre société, sa cohésion et ses solidarités.
Resurgissent des violences que ne nous pensions pas revoir de sitôt, des procès d’intentions, des interpellations et des poursuites sans fondement…
Des manifestations pour le cessez-le-feu ont été interdites depuis le 12 octobre 2023, sans raisons. De trop nombreux auteurs et autrices de déclarations publiques, politiques ou syndicales, de solidarité avec les palestinien·nes ont été poursuivis… pour « apologie du terrorisme » !!!
C’est ainsi que le secrétaire général de l’UD CGT du Nord se trouve condamné à un an de prison avec sursis, et qu’une secrétaire confédérale est convoquée devant la justice. Pour la première fois, le gouvernement s’en prend à la présidente d’un groupe à l’Assemblée Nationale qui est convoquée pour le même délit, des étudiant·es, des salarié·es, des militant·es, des journalistes, jusqu’à Guillaume Meurice dont l’humour n’a pas été apprécié des responsables de France Inter… sont auditionnés ou menacés de licenciement.
En France, pays des Droits de l’Homme, le gouvernement se distingue par son acharnement sécuritaire et la brutalité de sa politique qui se développe contre les travailleur·ses et leurs organisations, contre leurs valeurs et leurs combats pacifistes.
L’apologie de terrorisme est le bâillon de la liberté, c’est le titre de la pétition nationale lancée par Sophie Binet, Secrétaire générale de la CGT, et Patrick Baudouin, Président de la Ligue des droits de l’homme
NOUS, militant·es CGT de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, réaffirmons ici notre soutien plein et entier aux étudiant·es qui s’engagent contre ces massacres. Nous dénonçons la répression brutale dont il et elles sont les victimes et appelons les collègues à être à leurs côtés.
NOUS dénonçons la criminalisation de plus en plus violente de l’action syndicale, et toutes les mesures prises par les pouvoirs publics et le gouvernement contre le droit d’expression, la liberté d’opinion. Aujourd’hui, près de 1 000 cégétistes sont inquiétés par des licenciements, des sanctions disciplinaires et même par des poursuites judiciaires.
NOUS voulons exprimer sans peur et sans risques notre détermination à continuer l’histoire de notre organisation qui, depuis sa création, a défendu les valeurs universelles et humanistes, de liberté, de paix, d’égalité et de progrès pour tous les êtres humains et œuvré sans cesse pour les faire triompher.
NOUS voulons pouvoir dire librement notre solidarité au peuple palestinien comme à tous les peuples qu’on opprime et qu’on assassine.
Au moment où le premier ministre israélien poursuit une « intensification décisive » des opérations militaires à Rafah. Au moment où le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé que soit émis, par ses juges, un mandat d’arrêt international contre le premier ministre israélien, son ministre de la Défense et trois dirigeants du Hamas,
NOUS exigeons que le Président Macron reconnaisse enfin l’État de Palestine, à l’instar de 145 états sur 193 à l’ONU, et de 9 membres de l’UE.
NOUS exigeons un cessez-le-feu immédiat et permanent, la libération des prisonnier·es palestiniens et des otages israéliens.
Adopté par le 5ème Congrès CGT FERC Sup, à l’unanimité moins 2 abstentions.
Ramatuelle, le 31 mai 2024