"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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La FERC Sup CGT soutient l’appel "Ne pas trahir 2009 : libérer l’université, reconstruire un service public universitaire pour tous !" et appelle les personnels ainsi que les étudiants des établissements d’enseignement supérieur et de recherche à se rassembler autour de leurs syndicats et organisations pour désigner, au sein de leurs établissements, des délégués pour une coordination nationale des établissements universitaires, fin mai 2012, comme le propose l’appel du 30 avril.
La FERC Sup CGT est en accord avec les attendus et propositions de cet appel.
La réforme des universités est loin d’être la réussite du quinquennat qui s’achève, comme certains voudraient nous le faire croire. La loi LRU, imposée sans ménagement par le gouvernement de droite dès les premiers mois de 2007, est une loi désastreuse pour les personnels et les étudiants. Les réformes qui l’ont suivie et accompagnée, l’épisode du Grand emprunt sous-tendu par une culture de « l’excellence » auto-proclamée, l’ont considérablement aggravée en confortant le pouvoir madarinal et en mettant en place des processus de sélection et d’exclusion à tous les niveaux de notre système d’enseignement supérieur et de recherche.
C’est une université à deux vitesses, organisant la ségrégation sociale que l’on s’efforce de nous imposer.
Les structures que l’on tente aujourd’hui de nous imposer à travers les fusions d’établissements, en rassemblant des dizaines de milliers d’étudiants et plusieurs milliers de personnels, sont hors d’échelle.
Le statut des personnels de la Fonction publique d’État n’a cessé d’être attaqué et remis en cause tout au long de ces années. Également soumis aux diktats de la RGPP, notre Service public d’enseignement supérieur et de recherche a été profondément affecté, transformé et très largement fragilisé pour l’ouvrir aux intérêts privés et le mettre à leur service. Le danger d’une régionalisation de l’enseignement supérieur et de la recherche menace et le processus de financiarisation de l’enseignement supérieur et de la recherche dont on peut d’ores et déjà constater les dégâts dans certains pays, est bien amorcé.
Le temps est venu de dénoncer cette loi et les réformes qu’elle a suscitées pour RECONSTRUIRE le Service public national d’enseignement supérieur et de recherche, ainsi que la Fonction publique d’État dont notre pays a besoin pour assurer à la jeunesse et à la population un accès le plus large possible aux savoirs et à l’élaboration de la connaissance, seuls garants d’une émancipation culturelle et citoyenne des personnes et de la société.
C’est pourquoi nous demandons à l’ensemble des syndicats de l’Union nationale FERC Sup CGT de susciter et d’organiser, dans tous les établissements où ils sont présents, avec toutes les organisations syndicales et organisations étudiantes qui le souhaiteront, des assemblées générales qui répondront à l’appel du 30 avril 2012 : "Ne pas trahir 2009 : libérer l’université, reconstruire un service public universitaire pour tous !"
Enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs, bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, personnels sociaux et de santé, étudiants, mobilisés en 2009 pour la défense des libertés universitaires et la qualité du service public universitaire gratuit et accessible à tous...
Nous constatons que l’autonomie pédagogique et scientifique des universités est bafouée depuis cinq ans par le désengagement financier de l’État rendant les établissements de plus en plus dépendants de fonds externes ou privés ainsi que par la surabondance des procédures opaques d’évaluation qui favorisent les manipulations clientélistes et idéologiques. Nous exigeons, dans l’intérêt de la culture démocratique et de la qualité du service public, que l’université soit libérée de ces assujettissements et que les libertés universitaires soient constitutionnalisées.
Nous constatons qu’en affranchissant l’État de l’obligation d’un financement récurrent et pérenne des universités, la loi LRU et l’accession aux RCE provoquent un effondrement féodal du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Bien loin d’améliorer sa qualité cela aboutit, sous couvert d’évaluation et d’excellence, à l’abandon d’établissements, à la suppression d’unités de formation, de diplômes, de services et de centres de recherches, et à l’étouffement de la liberté de recherche, essentielle à l’enseignement universitaire. Nous exigeons la fin des systèmes de financements sur projets et des systèmes d’évaluations qui concentrent les moyens financiers entre quelques établissements.
Ces politiques élitistes et discriminatoires vont considérablement réduire l’accessibilité des études universitaires pour beaucoup de familles et dans de très nombreuses localités, tout en augmentant les situations cruciales de pauvreté dans la population étudiante. Nous exigeons la reconstruction d’un service public d’enseignement supérieur et de recherche répondant à l’exigence sociale de culture et de science du pays, et en particulier de sa jeunesse.
Nous exigeons :
1) L’abrogation de la LRU et du Pacte pour la Recherche en relation avec l’élaboration d’une nouvelle loi rétablissant l’unité du service public d’enseignement supérieur et de recherche, instituant un véritable équilibre des pouvoirs au sein de l’Université et de la Recherche dans le respect du Statut Général de la Fonction publique, et dans le cadre d’une gestion nationale des personnels.
2) La défense du cadre commun d’activité et des emplois statutaires en tous lieux du territoire. Cela implique la fin des financements sur appels d’offre, la fin de la politique de « l’excellence » comme système de sélection et d’exclusion (Idex, Equipex...), la fin de la mise en concurrence des établissements, des services et des personnels, la fin du processus de concentration des universités (fusions et rapprochements forcés) et de leur pilotage par des superstructures sur lesquelles ne peut s’exercer aucun contrôle démocratique (PRES, Projets IDEX, etc.).
3) L’abrogation du Décret n° 2009-460 du 23 avril 2009 réformant le statut des enseignants-chercheurs et l’abrogation du Décret n° 2002-682 du 29 avril 2002 relatif aux conditions générales d’évaluation, de notation et d’avancement des fonctionnaires de l’État, qui instituent une machinerie évaluative inutile, opaque, clientéliste dont les seules finalités sont de produire des justifications aux restrictions budgétaires et fermetures de services, dont sont victimes des parties croissantes du pays et de sa population.
4) La suppression des instruments de main mise politique et néo-managériale sur le système universitaire notamment l’ANR et l’AERES qui portent atteinte aux libertés universitaires et à la recherche, la CPU qui n’a pas à s’ériger en lobby patronal du monde universitaire et la CP-CNU qui doit être redéfinie dans une réforme globale du CNU.
Nous appelons les organisations syndicales des personnels, sociétés savantes, associations professionnelles, collectifs militants de la communauté universitaire et organisations étudiantes à soutenir cet appel et à organiser entre le 7 et le 20 mai, dans tous les établissements universitaires des réunions afin de rédiger des plateformes de revendications précises pour la reconstruction d’un Service public d’enseignement supérieur et de recherche d’une part et de désigner des délégués à une coordination nationale des établissements universitaires qui aura lieu le 19 ou le 21 ou le 22 mai 2012 d’autre part. Le texte du présent appel vise à impulser la démarche mais ne contraint pas les collectifs locaux ainsi réunis qui fixeront librement leurs choix de sujets et d’orientations.
Cette rencontre aura pour but de réunir ces plateformes revendicatives élaborées localement, d’en faire la synthèse sous forme de motions et ainsi de faire entendre, dans cette conjoncture cruciale, la voix des libertés universitaires, de l’indépendance des personnels de la Fonction publique et de l’égalité d’accès au Service public d’enseignement supérieur et de recherche pour tous les citoyens quelle que soit leur origine sociale et géographique.
Initiateurs de l’appel (à titre personnel) :
Bruno Alonso (CNRS, Montpellier, SUD Éducation) - Michel Barthélémy (EHESS, CNRS) - Ali Boulayoune (Univ. de Lorraine, Snesup-FSU) - Pierre Brezellec (Univ. Versailles). - Thomas Blossier (Univ. Lyon 1, SUD Éducation) - Laurence Boy (Univ. Nice) - Stephen Bouquin (Univ. Amiens) - Françoise Brunel (Paris 1, MCF honoraire, SNESup-FSU) - Serge Brunet (Univ. Montpellier III, IUF, CTHS) - Philippe Casin (Univ. Lorraine, Sup’Recherche) - Marie-Claude Charpentier (Univ. de Franche-Comté, SUD Éducation) - Sergio Chìbbaro (Univ. Paris 6, FERC Sup CGT) - Céline Clément (Univ. Strasbourg, FERC-Sup CGT) - Sylvie Commaret (Univ. Lyon 1) - Vincent Cousseau (Univ. Limoges, Snesup-FSU) - Pascal David (Univ. Paris 7, SUD Éducation) - Sophie Desrosiers (EHESS, Snesup-FSU) - Olivier Dezellus (Univ. Lyon 1, SLR) - Aurélien Djament (CNRS, Sntrs-CGT) - Nathalie Dompnier (Univ. Lyon 2, Snesup-FSU) - Pascale Dubus (Univ Paris 1) - Michel Fodimbi (Univ. Lyon 1, Snesup-FSU) - Gilles Frapper (Univ. Poitiers, SUD Éducation) - Nicolas Fressengeas (Univ. Lorraine, ObstinéEs) - Jean-Luc Gautero (Univ. Nice, SUD Éducation) - Fabien Guillot (Univ. Caen), - Hervé Guyon (Univ Psud, Sud Éducation, AFM). - Georges Grekos (Univ. Saint-Etienne, FERC Sup CGT) - Ozgur Gun (Univ. Reims, Snesup-FSU, AFEP) - Jean-Luc Hanus (ENSI Bourges, SUD Éducation) - Pierre Jobard (Inalco, FERC Sup CGT) - Jacques Kergroach (Univ. Paris 6, retraité) - Annie Lacroix-Riz (Univ. Paris 7, émérite, Snesup-FSU). - Léa Lima (CNAM, FERC Sup CGT) - Olivier Le Cour Grandmaison (Univ. d’Evry) - Florence Le Priol (Univ. Paris-Sorbonne, SNPTES-UNSA) - Olivier Long (Univ. Paris 1) - Arnaud Mace (Univ. Franche-Comté, FERC Sup CGT) - Jean-Marie Maillard (Univ. Paris 6, CNRS, SNCS-FSU) - Isabelle Marilier (Univ. Aix-Marseille, retraitée, FERC Sup CGT) - Etienne Matheron (Univ. d’Artois) - Christophe Mileschi (Univ. Paris 10) - Mikael Motelica (Univ. d’Orléans, SUD Éducation) - Christophe Mouchiroud (Univ. Paris 5, SUD Éducation) - Philippe Nabonnand (Univ. Lorraine, SNESup-FSU) - Frédéric Neyrat (Univ. Limoges) - Julie Patris (Univ. Marseille, SUD Éducation) - Sylvain Piron (EHESS) - Jean-Louis Perrault (Univ. Rennes 1) - Dominique Pradelle (Univ. Clermont-Ferrand 2) - Joel Pothier (Univ. Paris 6, SUD Éducation) - Stéphane Rohrbach (Univ. Paris 6, FERC Sup CGT) - Manuel Rebuschi (Univ. Lorraine, SNESup-FSU, ObstinéEs) - Nicole Roux (Univ. de Bretagne Ouest, SUD Éducation) - Michel Savaric (Univ. de Franche-Comté, SUD Éducation) - Céline Ruet (Univ. Paris 13) - Gérard Streletski (Univ. Lyon 2, Snesup-FSU, SLU, SLR) - Fabien Tarrit (Univ. Reims, SnesUp) - Romain Telliez (Univ. Paris 4 - Sorbonne, SNPREES - FO) - Jérôme Valluy (Univ. Paris 1, FERC Sup CGT) - Laurence Vanoflen (Univ. Paris Ouest Nanterre) - Chloé Anne Vlassopoulou (Univ. Amiens, Snesup-FSU) - Sylvie Wolf (Univ. Paris 6, SUD Éducation) - Hassina Zeglache (Univ. Lille 1, Snesup-FSU) - Caroline Zekri (Univ. Paris 12, SIES)
Pour signer : http://www.cnu.lautre.net