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Menu ☰Accueil > Les dossiers > Enseignement supérieur > LPR - Frédérique VIDAL (2019-2021) > Comité de suivi LPR du 14 novembre 2022 : déclaration FERC CGT
Le comité de suivi du protocole LPR s’est réuni le 14 novembre 2022 en présence de la ministre, des organisations syndicales représentatives et des directions d’organismes de recherche et d’universités (« France université »).
Un premier bilan partiel de certaines mesures a été présenté en séance. La LPR est analysée sur notre page LPR. D’autres réunions du comité de suivi devraient être programmées. Nous vous tiendrons au courant.
En premier lieu, la FERC CGT tient à vous remercier, madame la ministre, pour votre invitation à la réunion qui se tient aujourd’hui sur le suivi du protocole d’accord d’octobre 2020 sur les carrières et les rémunérations.
La FERC CGT n’a pas signé ce protocole, car il fait partie intégrante de la loi de programmation de la recherche (LPR), qui nous le rappelons :
La LPR a été combattue avec force pendant des mois par les personnels, et la FERC CGT continue à s’opposer à cette politique.
Il aura fallu attendre plus d’un an et demi pour que le ministère daigne appliquer la décision du Conseil d’État qui a confirmé le 16 avril 2021 la décision rendue le 9 mars par le tribunal administratif de Paris, selon laquelle « l’absence de convocation de la FERC-CGT aux prochaines réunions du comité de suivi de l’accord d’octobre 2020 sur la revalorisation des rémunérations et des carrières revêtait le caractère d’une atteinte grave et manifestement illégale à l’exercice du droit syndical » (voir notre communiqué). Il a débouté ainsi le ministère, qui avait fait appel de cette décision. Les négociations menées dans ce comité de suivi ne sont donc pas réservées aux seuls syndicats signataires de l’accord mais à l’ensemble des syndicats représentatifs.
Votre volonté de respecter le droit et les décisions de justice de la plus haute juridiction administrative marque une rupture notable avec votre prédecesseure. Les décisions du Conseil d’État, dans un État de droit, obligent les représentant·es de l’État. L’exercice du droit syndical étant rétabli, cela va permettre à la FERC CGT d’exercer pleinement son mandat dans l’intérêt des travailleuses et travailleurs.
La question de la place de votre ministère au sein de la Fonction publique d’État nous semble au coeur des enjeux pour les personnels du MESR mais aussi pour le développement de la recherche publique et la mission de service public de l’enseignement supérieur.
D’une part, le MESR doit cesser d’être un ministère qui s’affranchit des règles de la Fonction publique d’État, il détient en particulier la palme :
Évitons dès à présent d’inclure le télétravail à ces lauriers : nous tenons à attirer votre attention, madame la ministre, sur les propositions du ministère sur l’accord-cadre concernant le déploiement du télétravail : elles ne peuvent être moins disantes que les accords signés, entre autres, par la CGT au niveau Fonction publique sur le versant de l’État. La CGT sera particulièrement attentive au respect de cette règle !
D’autre part, les représentants de l’État dont Bercy doivent cesser de considérer les agent·es publics du MESR comme la variable d’ajustement du budget de l’État.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Une analyse rapide du projet de loi de finances (PLF) 2023 sur la partie mission « Recherche et enseignement supérieur » (MIRES) met en évidence que l’ensemble des augmentations budgétaires ne couvrent même pas l’inflation, sans rentrer dans le détail des chiffres, on peut noter :
Cette situation est très préoccupante, nous le répétons depuis des années : pour accueillir les dizaines de milliers d’étudiant·es supplémentaires qui arrivent dans l’ESR chaque année, sans création de poste ni budget suffisant, les établissements ont massivement recours aux vacataires, aux contractuel·les d’enseignement et à la surcharge de travail pour toutes et tous… Et à présent, avec l’inflation, la situation devient intenable !
La LPR rentre à peine dans sa troisième année de programmation et se trouve largement dépassée par la situation inflationniste que connaît la France et l’Europe. Nous avions déjà dénoncé une programmation budgétaire très insuffisante, car déployée sur 10 ans. Pourtant nos calculs n’intégraient pas l’inflation galopante actuelle. Les budgets consacrés à la LPR se transforment en tentative de colmatage de l’inflation. Et que dire de l’augmentation de 3,5 % du point d’indice après 20 ans de quasi-gel et accordée a minima car la situation des entrées de grilles n’étaient plus tenables au regard du SMIC ! Rappelons que le SMIC a été revalorisé de 8 % depuis le 1er janvier 2021, sans aide du gouvernement.
Dans ce contexte de tensions extrêmes, l’autonomie des universités vient rajouter de la difficulté à la difficulté en mettant en danger l’égalité de traitement des fonctionnaires d’État et plus généralement des agent·es de l’État.
En effet, la LPR était censée rééquilibrer, entre autres, les régimes indemnitaires entre les personnels des organismes de recherche et ceux des universités, mais aussi entre les différentes universités. Comment rééquilibrer des niveaux de primes quand la connaissance des écarts indemnitaires entre les établissements reste au niveau macro ? Mais surtout quand on n’a pas les moyens financiers pour le faire ? Lorsque une enveloppe de prime pour les catégories C des universités est versée en 2022 de manière uniforme entre toutes les universités, comment parler de rééquilibrage ?
Toujours sur la question des primes, la suppression de l’année de carence concernant le C3 qui avait été mise en place pour essayer de faire « tourner cette prime » et permettre d’augmenter le nombre de bénéficiaires a été balayée d’un revers de la main dès la mise en œuvre du RIPEC.
Nous sommes ici pour examiner le bilan du protocole après deux ans, nous attendons qu’ils soient exhaustifs et précis. La FERC CGT demande la révision à la hausse des budgets programmés pour cause de l’inflation et la réorientation sur la destination des budgets de l’ANR vers les budgets des laboratoires.
La FERC CGT demande également :
L’ESR subit réforme sur réforme depuis une vingtaine d’année sans qu’aucun bilan de ces réformes n’ait jamais été réalisé. Nous sommes maintenant dans un contexte national et international difficile avec une crise énergétique en toile de fond, cette situation met en exergue les mauvaises orientations prises par nos gouvernements depuis des années. Le bien public doit être le fil conducteur des politiques publiques, l’ESR fait partie du bien commun, il est l’une des clés des enjeux actuels au service des générations à venir. La FERC CGT entend bien peser de tout son poids pour changer d’orientation.