"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
Menu ☰Accueil > Les dossiers > Enseignement supérieur > M. Hetzel, l’autonomie des universités et la réaction ne sont pas les (...)
La CGT FERC Sup a appris avec consternation la nomination de M. Patrick Hetzel comme ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR).
Pour rappel, la CGT FERC Sup avait, avec toute la CGT, appelé à voter pour le programme du Nouveau Front populaire (NFP) au lendemain de la dissolution décidée par le Président Macron. Cet appel était fait dans une double démarche de combat résolu contre l’extrême droite et ses idées, et de lutte pour le progrès social. Le Président Macron, niant le résultat des urnes qui l’a désavoué ainsi que sa politique, a refusé de nommer un gouvernement issu du NFP, pourtant arrivé en tête. À l’inverse, il a installé un gouvernement d’alliance entre son parti et la droite, avec le soutien de l’extrême droite.
Pour la CGT FERC Sup, ce gouvernement de droite, libéral et conservateur, est plus qu’inquiétant sur son orientation.
Concernant l’ESR, M. Hetzel est une personnalité qui est à l’opposé de ce dont a besoin le service public.
Selon Le Monde, M. Hetzel promeut une « vision libérale des universités » : en 2022, il préconise dans un article pour la revue de l’UNI de : « Débureaucratiser et faire respirer le système », « donner davantage d’autonomie pédagogique et budgétaire aux établissements », ou encore « permettre aux universités qui le souhaitent d’expérimenter des dispositifs de gouvernance nouveaux ». Et en effet :
Sans compter les positions réactionnaires de M. Hetzel : son vote contre le mariage pour tous, son vote contre la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes seules, son vote contre la constitutionnalisation du droit à l’avortement, la centaine d’amendements qu’il a portés contre le projet de loi sur la fin de vie… La CGT FERC Sup combat vivement la vision de la société portée par M. Hetzel.
Pour revenir à l’ESR, la CGT FERC Sup rappelle qu’elle s’est opposée et s’oppose toujours aux lois de restructuration = destructions de l’ESR public, LRU en tête. Elle s’oppose également à la sélection à l’université (ORE et ParcourSup) et réclame les moyens nécessaires (postes et budgets) pour accueillir dignement tous les étudiant·es. La politique menée depuis 20 ans a remis en cause les fondements-mêmes de notre service public d’ESR et dégradé notablement les conditions de travail et d’étude.
La CGT FERC défend fermement les libertés académiques et les franchises universitaires, l’Université est un lieu de savoirs et de confrontation d’idées, la contestation des idées reçues ou des politiques imposées y a toute sa place. Comme nous l’écrivions le 30 avril 2024 (voir communiqué CGT, FSU, FO et SUD) à propos des restrictions suite aux attentats du 7 octobre 2023 : « Nos organisations dénoncent cette volonté d’imposer une opinion politique, par l’usage de la force préfectorale ou de l’intimidation. Ce n’est ni aux préfets ni aux élus territoriaux ou nationaux de définir ce qui doit être enseigné ou débattu dans les enceintes universitaires, pas plus à propos de Gaza que sur d’autres sujets. »
M. Hetzel aura probablement à mettre en œuvre de nouvelles restrictions budgétaires dans l’ESR : pour 2025, ce sont 400 à 500M€ de coupes qui sont annoncés… La CGT FERC Sup apprécie que la ministre démissionnaire Sylvie Retailleau défende le financement de l’ESR au moment de partir. Il est bien temps, après avoir accepté la loi immigration de Macron et la première coupe de 904 M€ du budget ESR au début 2024. Le gouvernement Macron-Barnier porte la continuité et l’aggravation des politiques précédentes, à rebours du progrès social que nous défendons.
La CGT FERC Sup revendique encore et toujours :
La CGT FERC Sup se prononce pour un service public national d’Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur.
Elle invite tous les personnels à se réunir en Assemblées générales pour débattre des revendications et à participer à la mobilisation du 1er octobre appelée par CGT, FSU et SUD.