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mardi 8 octobre 2024

Il est où, le Ministre ?

Ce vendredi 4 octobre, le nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, M. Patrick Hetzel, publiait son premier communiqué de presse et diffusait aux chefs d’établissement une circulaire sur… le « maintien de l’ordre » dans les universités :

  • alors que les crises qui traversent le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) en France ont atteint leur paroxysme en cette rentrée universitaire 2024, après des décennies de restructurations et de pénuries ;
  • alors que les conditions de travail et d’étude continuent de se dégrader, faute de postes statutaires pour répondre à l’augmentation du nombre d’étudiant·es ;
  • alors que les salaires réels ne cessent de baisser, faute d’indexation du point d’indice sur l’inflation depuis 25 ans (de -500 à -1800 € mensuels) et faute d’augmentation du niveau des primes, parmi les plus faibles de la fonction publique d’Etat ;
  • alors que le patrimoine de l’ESR ne cesse de se dégrader, avec près de 60 % de bâtiments délabrés et des problèmes d’hygiène, de chauffage ou d’amiante afférents ;
  • alors que la recherche devient une jungle administrative sous-financée avec la multiplication des appels à projets ;
  • alors qu’une soixantaine d’universités sur 74 prévoient d’être en déficit en 2024 ;
  • alors que le nouveau Ministre n’a toujours pas montré signe de vie auprès des travailleur·ses, des étudiant·es ou de leurs organisations syndicales ;
  • alors qu’il reste sans réponse sur les vives inquiétudes de la communauté pour le budget 2025 de l’ESR.

La seule urgence du ministre, sous couvert de « maintien de l’ordre », est de chercher à bâillonner les organisations de travailleur·ses ou d’étudiant·es et de les réduire au silence sur la tragédie palestinienne, avec l’argument fallacieux de « neutralité et de laïcité » qui ne sont pourtant pas remises en cause dans ces appels à une prise de conscience internationale.

Pourtant, un an après les attaques terroristes du Hamas contre Israël (environ 1 200 morts), la « réponse » du gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou a conduit à des massacres (au moins 41 000 mort·es dont un tiers d’enfants) et à l’agression illégale d’un État voisin, le Liban. Les accusations de génocide contre le peuple palestinien se multiplient. La justice internationale et l’ONU alertent les États.

Face à l’inaction d’une majorité d’États occidentaux, dont la France, la mobilisation des citoyen·nes, en particulier de la jeunesse, en faveur d’un cessez-le feu immédiat, en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien et pour la paix au Proche-Orient, est plus que jamais indispensable.

La CGT FERC Sup demande au ministre de l’ESR de cesser d’allumer de pitoyables contre-feux mais de respecter la liberté d’expression dans les universités françaises, garantie par la loi, et d’instruire au plus vite les nombreux chantiers urgents de l’ESR.

La CGT FERC Sup, comme elle le fait sans relâche depuis un an, appelle au cessez-le feu immédiat en Palestine, à la libération de tous les otages, à l’arrêt immédiat des livraisons de matériel militaire à Israël, à la fin de la colonisation à Gaza et en Cisjordanie, à la reconnaissance de l’État Palestinien et à l’ouverture de négociations pour permettre enfin aux habitant·es de la région de vivre dans la paix et dans la dignité, aux universités de ré-ouvrir et aux étudiant·es d’étudier librement. Elle appelle l’ensemble des citoyen·nes à manifester pour la paix afin de contraindre le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou à arrêter les massacres. Dans cet esprit, elle a adhéré cette année à BDS (Boycott Désinvestissements Sanctions). Elle appelle aussi à stopper immédiatement toute violence contre le peuple libanais, dont un million d’habitant·es ont déjà été déplacés et parcourent désespérément les routes à la recherche de sécurité. Le Liban dont les écoles et les universités sont actuellement fermées.

La CGT FERC Sup appelle à participer aux rassemblements et manifestations pour ces revendications.

Télécharger le communiqué en version pdf.

Voir aussi le communiqué intersyndical du 23 septembre 2024 : Gaza : les atteintes aux droits et libertés des universitaires et des étudiants doivent cesser !