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Menu ☰Accueil > Archives > Archives - Université Sorbonne Paris Cité (ComUE USPC) > Messages envoyés aux grands électeurs au CA de USPC
Le 11 mars vous êtes appelés à élire les représentants des Biatss au conseil d’administration de Sorbonne Paris Cité.
Les syndicats CGT présents dans les établissements ont décidé de présenter une liste d’opposition à la COMUE :
Par ailleurs nous avons apporté notre soutien aux listes "Nous sommes l’université" dans les collèges des enseignants.
Voter pour notre liste, c’est voter pour des candidats qui se sont opposés dès le début, clairement, à ces regroupements que sont les COMUES, synonymes de mise sous tutelle de l’ESR et de la liberté académique, de conditions de travail dégradées.
Voter pour notre liste, c’est exprimer clairement que nous ne nous résignons pas et que nous continuerons à nous opposer par tous les moyens à la dégradation de notre outil de travail.
Mesdames et Messieurs les délégués des collèges 4a et 4b
Chers collègues,
Vous avez été désignés par vos établissements pour élire, le 11 mars prochain, les membres du Conseil d’administration de l’Université Sorbonne Paris-Cité.
Tâche délicate : vous devrez choisir les représentants des enseignants et chercheurs au sein d’un Conseil où ces 16 élus (un quart seulement du CA) sont supposés représenter les 10300 enseignants et chercheurs des établissements d’USPC, dans toute la diversité de leurs disciplines, de leurs statuts et de leurs opinions. Et cette élection se déroule selon un processus complexe et peu transparent : double délégation, désignation des délégués selon des règles variables dans chaque établissement, personnels des organismes de recherche membres d’USPC privés de vote, attribution du nombre de délégués par établissement contestable, inégalité de traitement des enseignants-chercheurs de rang A et de rang B, etc.
Le futur CA sera pléthorique et doté de pouvoirs étendus tandis que les membres élus y seront à peine majoritaires. Tous les ingrédients sont réunis pour obtenir une structure déconnectée de toute réalité, au plus loin des composantes et des unités de recherche. Toute l’histoire passée de Sorbonne Paris Cité nous alerte sur les dangers de décisions opaques et autoritaires [1] — qu’on songe par exemple aux statuts votés contre l’avis d’une grande partie des communautés universitaires. Demain, ce seront des décisions encore plus lourdes de conséquences qui seront prises par le CA : répartition des moyens attribués au titre du contrat pluriannuel et de l’IDEX, réorganisation des composantes, rationalisation de l’offre de formation, centralisation des Écoles doctorales, etc. Nous allons bel et bien vers la gigantesque université fusionnée qu’annonçait le dossier IDEX et que dessinent les statuts de l’Université Sorbonne Paris Cité.
Que faire, chers collègues, pour garder à nos établissements une taille humaine et à nos réseaux de recherche souplesse et efficacité ? Le 11 mars, comment choisir entre la liste officielle qui se propose de “Construire ensemble Sorbonne Paris Cité” et la liste du SGEN qui se propose de “[faire] de l’Université Sorbonne Paris Cité une vraie communauté universitaire” ? Sur ces deux listes interchangeables, on retrouve de fait les noms de tous ceux qui ont contribué à construire dans les dernières années la COMUE, que nous subissons plus que nous ne la fondons. Après mûre réflexion, nous avons décidé de vous proposer une véritable alternative : celle qu’incarnent nos listes, baptisées “Nous sommes l’université” [2]. Il ne nous a pas échappé qu’il y a quelque paradoxe à vouloir siéger dans le CA d’une institution dont nous contestons le fonctionnement, et même l’existence. Mais que faire d’autre ? Une abstention qui laisserait les partisans de l’intégration forcée dans un entre-soi propice à toutes les manoeuvres ? Un boycott sans effet ? Nous avons choisi d’être présents au sein du CA pour y porter une parole différente.
Il va de soi que nous ne vous promettons pas, comme le SGEN, de gommer les défauts d’USPC pour la rendre présentable : les institutions sont agencées de telle façon qu’il est impossible de les réformer de l’intérieur. Tout a été soigneusement verrouillé, et notre seule engagement est celui d’un travail d’information sur tout ce qui se prépare dans USPC. Nous ferons aussi entendre au sein du CA d’USPC la méfiance de tous ceux qui refusent qu’une strate bureaucratique soit superposée à nos établissements, et qui veulent penser autrement les coopérations académiques à l’échelle de l’Île-de-France.
Dans cet esprit, nous nous adressons aussi à ceux d’entre vous qui ne partagent pas nos analyses et qui ne voient peut-être (pour le moment ?) que les aspects positifs d’USPC, abondamment vantés par nos directions d’établissement. Beaucoup d’entre vous nous trouveront exagérément alarmistes, ou trop systématiquement négatifs. Sans vouloir vous convaincre à toute force du bien fondé de nos positions, nous voudrions seulement vous soumettre les deux réflexions suivantes :
Pour ces raisons, parce que vous ne savez pas de quoi demain sera fait, parce que vous tenez à une représentation démocratique de la diversité des opinions, nous vous invitons à apporter vos suffrages aux listes “Nous sommes l’université”.
Vous trouverez ci-dessous notre profession de foi et la liste de nos candidats.
Veuillez, chers collègues, croire à notre dévouement et à notre détermination, au service du service public d’enseignement et de recherche.
Les candidats de la liste "Nous sommes l’université"
[1] Première illustration, le président de l’USPC nomme maintenant les directeurs d’Ecoles Doctorales (voir [le relevé de décisions du CA du 10 décembre 2014 et la note afférente). Second exemple, un découpage en quatre divisions (pôles disciplinaires) a été proposé par M. Dardel et adopté sans débat par le CA (voir la note présentée au CA du 10 décembre 2014 ). Les Conseils Académiques ont de facto été écartés de ce plan baptisé Panzer II par son auteur.
[2] Cette affirmation, hommage à nos collègues anglais qui répondirent par ces mots à un ministre qui les qualifiait d’”employés de l’université”, rappelle qu’il est paradoxal que dans un CA censé représenter la communauté universitaire les élus des enseignants et chercheurs ne soient que 26 %, que les élus du personnel ne comptent que pour 39 % des voix, et que même avec les élus étudiants ils ne soient que 51 %.