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« Se donner une autre direction pour Paris IV Sorbonne »
Donner une nouvelle direction, un nouveau souffle pour l’université et réinvestir l’avenir de Paris IV Sorbonne
Riche du vécu et de la diversité des personnels ayant, de près ou de loin participé à son développement, notre université mérite de voir porter un projet alternatif à cette fusion à marche forcée. Sa construction doit se faire – non dans l’urgence mais dans le moyen et long terme - avec toutes les forces dont nous disposons. Il est temps de reprendre la main sur les décisions qui engagent notre avenir, sans fermer de porte, en explorant d’autres voies, et en prenant notre communauté pour ce qu’elle est : avoir été capable de construire notre université. Nous disposons des capacités collectives pour administrer notre université autrement. Nous pouvons gagner et dessiner un espoir pour tout-e-s celles et ceux qui ne comptent plus le temps consacré au service public d’enseignement supérieur et de recherche.
L’objectif est ambitieux, il n’en est pas moins réaliste. Il nécessitera du travail, de l’énergie, de l’unité dont l’université peine aujourd’hui à exploiter tous les ressorts existants. Toutes et tous peuvent y prendre part, à leur mesure, et trouver une place dans un ouvrage collectif en rupture avec l’actuel centralisme interne et les pyramides hiérarchiques qui montrent leurs limites. Il est nécessaire d’introduire plus de démocratie dans la gestion de notre université de donner plus de poids aux conseils, lieux de discussions pour la prise de décision, et pas seulement chambres d’enregistrement de textes préparés par avance et impossibles à modifier. Nous ne pouvons pas accepter des textes à consonances « managériales », dénués de concertation sur le fond, ainsi qu’en témoignent nombre de documents transmis aux conseils.
Informer, débattre, décider collégialement, agir collectivement, tels sont les principes indissociables de la démocratie universitaire. Tels sont nos principes. L’écoute et la proximité, la prise en compte de l’avis des personnels doivent devenir des priorités. Diriger une université ne se fait pas depuis une tour d’ivoire, assenant des consignes qui, in fine, placent les personnels en porte à faux vis-à-vis des usagers.
Oser questionner le bilan de la dernière mandature
La fusion présentée comme incontournable, un passage obligé, une nécessité, pour favoriser un meilleur dialogue entre l’enseignement supérieur et le territoire impose aux personnels un rythme insoutenable dans des conditions de travail en constante dégradation. Combien de collègues et personnels BIATSS, épuisés par une incertitude pesante, par le manque de ressources récurrentes de l’établissement et inquiets pour leur avenir ont décidé de poursuivre, ailleurs ou autrement, leurs chemins professionnels, nous privant ainsi des fruits d’un engagement important pour une université de proximité à dimension humaine, structurée autour de thématiques transversales.
Quelles certitudes avons- nous quant à la sauvegarde des conditions de travail des personnels dans cette fusion (structuration, gouvernance, flexibilité, liberté d’enseigner dans n’importe quelle composante…) ?
Quelle assurance avons-nous quant à la sauvegarde des quelques acquis des personnels BIATSS (politique indemnitaire et de formation, jours de congé) ?
Quelle garantie avons-nous quant au respect de l’égalité de traitement de chacun dans l’articulation entre politique locale et politique nationale ?
Stopper une fusion à marche forcée
Pourquoi toujours se comparer aux autres universités sur des critères nous pénalisant du fait de la taille de nos structures ? Le monde entier regorge d’exemples qui prouvent que la visibilité n’est pas une question de taille, mais bien d’impact de nos activités. Nos enseignants-chercheurs signent déjà leurs publication Paris Universités et leurs travaux sont reconnus par l’ensemble de la communauté internationale. Un avenir existe pour une université, faisons plutôt vivre notre modèle, assumons le, développons le, transposons le, en utilisant d’autres pistes que cette fusion à l’horizon janvier 2018.
Compte-tenu des incertitudes et des inconnues tant du point de vue humain que du point de vue financier, la suspension immédiate du processus de fusion engagé à marche forcée est un préalable. L’urgence, usée comme argument d’autorité, ne peut plus perdurer. Ne donnons pas notre blanc-seing pour fusionner nos Universités de Paris IV Sorbonne et de l’UPMC. A l’instar d’autres établissements, saisissons l’opportunité des élections aux conseils centraux pour choisir un autre chemin.
Reprendre la main, donner du sens à la démocratie universitaire.
- Préserver notre modèle
Notre université s’est développée depuis sa création grâce à l’engagement sans compter de tous ses personnels, administratifs, enseignant- chercheurs, enseignants, et chercheurs et à l’attachement de ses étudiants .
Du côté des formations, le choix de la professionnalisation s’est traduit par de nombreux liens tissés avec les acteurs socio-économiques. Les liens entre formations et recherche, qui sont la marque de l’université. Notre modèle n’a pas freiné le développement de projets scientifiques de recherche et de formations reconnues nationalement et internationalement.
Ce que nous avons réussi à mettre en place, bien qu’assommés par les réformes successives de l’université et par la réforme institutionnelle actuelle, bien qu’épuisés par notre sous- encadrement chronique et historique, nous continuerons à le faire vivre en nous appuyant sur ce que notre modèle favorise : la liberté, la capacité d’entreprendre, le dynamisme, l’épanouissement professionnel.
Il est essentiel de préserver ce modèle qui nous confère visibilité, agilité et adaptabilité, et qui est un maillon essentiel d’une nécessaire relance de la démocratisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en lien avec la société.
Gagner les moyens pour développer notre université
Structurellement en déficit, le grand essorage ne peut continuer. L’avenir budgétaire de l’université ne peut pas se faire en rognant sur le volume global des heures d’enseignement et en dégradant les conditions de travail des personnels.
Si le réengagement de l’état est un préalable dont il ne peut plus faire l’économie, nous avons à réfléchir à des solutions pour dégager des ressources. La reconnaissance du travail effectué par les services ne doit pas se traduire par une surenchère de technocratie au niveau des instances qui masque les réels enjeux politiques.
Réinvestissons les relations humaines, la polyvalence et les souplesses de nos conditions de travail qui confèrent une richesse à notre université, à la fois pour les enseignants-chercheurs qui développent tous les aspects de leur métier (recherche, enseignement, fonction administrative, animation scientifique…) et pour les BIATSS qui démontrent tous les jours leur polyvalence et montent en compétences.
Dans une université en grande tension comme la nôtre, les conditions de travail ou de rémunération, la gestion des risques psycho-sociaux, les modalités d’attribution des décharges et primes notamment, imposent la mise en œuvre d’un dialogue social de qualité avec les organisations syndicales représentatives des personnels. En rupture avec une pratique formelle ou curative agissant en aval de décisions imposées, il doit être l’occasion de recueillir des majorités d’engagements traduisant l’adhésion d’une majorité d’agents.
Redonnons des perspectives d’avenir à tous au sein de notre université et stoppons le gâchis professionnel et humain qui conduit trop de collègues à quitter l’établissement.
Se donner du temps pour se retrouver et choisir
Cette fusion précipitée ou cette fédération alternative aux allures de nouvelle COMUE, sans projet construit avec tous et partagé par tous, risquent de défaire ce qui a patiemment fait de Paris IV Sorbonne une université d’envergure nationale et internationale. Une pause dans la course effrénée qui nous assomme est un préalable. Nous devons retrouver un tant soit peu de sérénité, sans ressentir en permanence la présence d’une épée de Damoclès sur l’engagement singulier de tous les personnels depuis la création de l’université. Nous devons retrouver du temps, ingrédients nécessaires à la réflexion de fond, à l’aboutissement de nos travaux de recherche, à l’accompagnement de nos étudiants, à l’accomplissement de notre métier tout simplement.
Il ne faudra pas moins de 18 mois pour que la communauté, dans son ensemble et sa diversité, puisse s’approprier des enjeux majeurs parmi lesquels rien moins que le projet scientifique, les alternatives de coopération entre établissements publics, les conditions d’exercice de nos métiers…
Ainsi, en s’appuyant sur une base solide et précise, chaque membre de la communauté sera amené à se prononcer, en conscience et en renfort de la démocratie universitaire, sur le choix institutionnel qui engagera l’avenir de notre université.
Votez pour les listes CGT FERC Sup le 16 Février 2016