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vendredi 7 juin 2024

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

[CSA 6 juin 2024] Boycott du CSA par les élu.es CGT-SUD - déclaration CGT-CFDT-FO-FSU-SUD : Pour la liberté d’expression et les libertés académiques !

Chèr·es collègues,

Vous trouverez ci-dessous la déclaration CGT - CFDT - FO - FSU - SUD "Pour la liberté d’expression et les libertés académiques ! Non à la censure et à la répression !" lue par une représentante des organisations syndicales au Comité social d’administration le 6 juin 2024.

De nombreux points soulevés par cette déclaration et par le climat de censure dans notre université relèvent en effet des compétences du CSA : le règlement intérieur de l’université au nom duquel tout tractage est interdit, la liberté de réunion, le prétendu « devoir de réserve » opposé aux étudiant·es et personnels, et plus largement le respect des franchises universitaires et des libertés dans notre université.

Suite à cette lecture et face aux demandes précises qu’elle comporte, de respect des libertés fondamentales et académiques et d’arrêt de la répression envers les étudiant·es mobilisé·es, le Président d’AMU n’a daigné ni répondre, ni ouvrir le débat.

Face à cette nouvelle démonstration de refus de dialogue de la part de la gouvernance, refus déjà constaté y compris sur des points relevant directement des compétences du CSA, les élu·es CGT-SUD ont décidé de ne pas siéger lors de la séance du 6 juin.

La position de la gouvernance pourrait se résumer ainsi, « nous voulons bien discuter mais uniquement sur des points décidés unilatéralement ». Dans ces conditions, nous, élu·es CGT-SUD, refusons de participer à cette mascarade de « dialogue social » alors que nos étudiant·es et collègues sont interdit·es de discussion et réprimé·es.

Les élu.es CGT-SUD au CSA


Déclaration CGT, CFDT, FO, FSU, SUD au CSA du 6 juin 2024

Pour la liberté d’expression et pour la défense des libertés académiques ! Non à la censure et à la répression !

Nous sommes d’accord avec notre ministre Sylvie Retailleau quand elle dit : "Il est important que nos établissements d’enseignement supérieur restent un lieu de débat".

L’enseignement supérieur subit en effet depuis quelques années des attaques de plus en plus fortes contre la liberté d’expression et les libertés académiques. Depuis le 7 octobre 2023, la remise en cause des libertés académiques à l’Université est montée d’un cran dans toute la France : intervention de la police sur les campus, interdiction de réunions/conférences publiques, procédures disciplinaires contre des collègues et des étudiant.es, commission d’enquête parlementaire contre l’islamo-gauchisme", etc.

L’université d’Aix Marseille n’est pas en reste :

  • deux étudiant·es ont été convoqué·e·s en conseil de discipline pour avoir diffusé un tract sur un campus, et d’avoir détourné le slogan d’AMU ;
  • une plainte a été déposée contre X par l’université et au moins un étudiant est convoqué au commissariat pour … tractage sur un campus ;
  • Plusieurs événements autour de la question palestinienne ont été empêchés : refus de réservation de salles, pressions hiérarchiques sur les organisateur·ice·s, interdictions d’accès aux campus des conférenciers, surveillance des étudiant·e·s militant·e·s, ... Cela même quand les orateur·ice·s invité·e·s à s’exprimer étaient des chercheur·ses d’AMU spécialistes du Moyen Orient ;
  • Le 23 mai, à la demande de la Présidence de l’université les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger les étudiant.es qui occupaient pacifiquement la salle de conférence de Saint Charles, sans dégradation et sans entraver les activités de recherche et de formation prévues sur le campus ;
  • Lors de la séance du CA de janvier 2024, le président d’AMU a exprimé son opposition à l’expression de motions sur la politique nationale au sein du CA, puis fait voter le conseil en ce sens.

Dans ce contexte, les appels à l’unité et à la neutralité du président Berton résonnent un peu comme un appel à ne surtout parler de rien.

Si la gouvernance d’AMU choisit le silence, la censure et la répression, ce n’est pas notre choix. Nous réaffirmons que l’éducation, le dialogue et le débat sont les bases d’une société démocratique et éclairée. Ce sont au contraire le silence et la censure qui font le jeu de l’intolérance et favorisent la montée de la violence, de l’extrême-droite et des obscurantismes.

L’intersyndicale CGT, CFDT, FO, FSU, SUD réaffirme ici que la liberté d’expression et les libertés académiques ne sont pas à géométrie variable, ni négociables et demande :

  • L’abandon des poursuites disciplinaires à l’encontre des étudiant.es mis en cause pour avoir distribué des tracts à l’intérieur d’un campus ;
  • La modification du règlement intérieur d’AMU en vue de permettre aux personnels et aux étudiant.es la diffusion de tracts dans le respect des lois contre la discrimination, la violence, le racisme et l’antisémitisme sur les campus ;
  • Le respect des franchises universitaires et l’arrêt des interventions de la police sur nos campus contre les étudiant.es et les personnels mobilisé.es ;
  • De permettre l’organisation de conférences/séminaires/journées d’étude, sur la question palestinienne comme sur d’autres sujets, avec la participation d’intervenants et d’intervenantes scientifiques engagé.es, pour des échanges constructifs et sereins ;
  • De rendre publics tous les accords de collaboration avec les institutions israéliennes, qu’il s’agisse d’entreprises ou d’institutions universitaires et de recherche.

Plus que jamais, face à la tragédie en cours, le dialogue et le débat académique doivent s’imposer à nous comme une nécessité, tant du point de vue de l’éthique de la science que du respect du droit international et des droits humains.

Signataire : CGT, CFDT, FO, FSU, SUD