"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen
Communiqué commun de la CGT FERC Sup Université & INSA Rouen et de la FSU.
La nomination de Mme Oudéa-Castéra à la tête du Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux olympiques et paralympiques a mis en lumière les dérives des institutions de l’enseignement secondaire privé, la protection qui leur est accordée par les élu-es même quand elles contreviennent à la loi, et les subventions dont elles bénéficient dans un contexte de manque de moyen généralisé pour l’enseignement public. Cela est parfaitement cohérent avec la volonté gouvernementale de faire de l’éducation un grand marché.
Ce marché concerne le secondaire mais bien évidemment aussi le supérieur.
Depuis décembre, la FSU et la CGT ainsi que d’autres organisations syndicales et associatives proposent une pétition à la signature pour dénoncer le financement de l’enseignement supérieur privé par la Région Normandie et la Métropole Rouen Normandie. Alors même que la situation budgétaire des universités est alarmante, que la dépense par étudiant-e recule et que la misère étudiante ne fait que croître, ces collectivités choisissent d’accentuer la ségrégation sociale dans l’enseignement supérieur en aidant au fonctionnement d’établissements où les frais d’inscription se montent à plusieurs milliers d’euros par an.
L’institut catholique de Paris (ICP), établissement du privé supérieur confessionnel, a reçu 11 millions d’euros de la Région et de la Métropole pour ouvrir un site et s’installer à Rouen à la rentrée 2023, créant une concurrence directe avec plusieurs filières de composantes de notre université : UFR droit, économie, gestion (DEG) ; lettres et sciences humaines (LSH) ; sciences de l’homme et de la société (SHS).
La captation de ressources publiques ne s’arrête pas là. L’ICP envisage des partenariats avec l’Université pour justifier de la pertinence de ses formations, consolider son ancrage territorial et apparaître sur des contrats pédagogiques et scientifiques. Cet « enrichissement » n’est possible qu’en émargeant sur des ressources propres à notre établissement.
Souhaitant disposer de personnels qualifiés, des responsables de l’ICP ou d’autres établissements privés ont approché plusieurs collègues et étudiant-es, pour leur proposer d’effectuer des enseignements. Des comparatifs donnant une vision particulièrement dégradante et diffamatoire de l’Université ont pu servir à l’argumentaire. Ils relèvent de techniques de débauchage des plus agressives, participant sans ambiguïté à la marchandisation de l’enseignement supérieur.
Nous vous invitons à décliner de telles offres.
L’État doit donner les moyens en poste et en fonctionnement, augmenter significativement les salaires des agents et instaurer un revenu étudiant, afin d’assurer des conditions satisfaisantes de travail et d’études dans l’enseignement supérieur public, laïque et émancipateur.
Nous appelons tout le personnel de l’Université Rouen Normandie à se mobiliser le jeudi 1er février, dans le cadre d’une journée d’action intersyndicale, pour demander un financement de l’enseignement supérieur et de la recherche à la hauteur des besoins et des enjeux.